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Lettre au Ministre de l’Enseignement Primaire de l’Alphabétisation…
Publié le lundi 21 aout 2017   |  Tamtam Info


Le
© Autre presse par DR
Le ministre de l`Enseignement primaire, de l`Alphabétisation, de la Promotion des langues nationales et de l`Education civique, Dr Daouda Mamadou Marthé


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Après l’opération d’évaluation des enseignants du cycle primaire et les résultats qui en sont issus, un compatriote tout en félicitant le Ministre Marthé pour cette grande première, fait des propositions souvent pertinentes pour sortir l’école nigérienne des sentiers battus. Pour lui en effet, « le premier problème de l’école au Niger n’est autre que la qualité des hommes et non les infrastructures. Oui, lorsque la compétence du formateur est établie, autant sur une natte que sur un banc en teck, dans une classe en béton ou sous un palmier, l’apprentis aura la faveur et l’aisance de l’acquisition du savoir de son maître »…
Monsieur le Ministre, eu égard à l’importance du sujet, souffrez que je ne trouve pas le temps de m’attarder sur les salutations d’usage. Néamoins, je vous dois un « bravo » pour votre courage et abnégation quant à la décision et à la réalisation de cette opération d’évaluation des enseignants de votre tutelle. Voilà donc achevée cette opération, avec les résultats que vous connaissez et que vous avez d’ailleurs annoncé au pays tout entier.
Alors, guère erronné il ne serait de dire que : désormais le diagnostic est effectif et le mal est cerné. Dès lors, il est évident que les Nigériens attendent le remède à appliquer. Oui, la solution efficiente et pérenne à ce problème crucial. Loisible il m’a été d’ouïr d’aucuns parler de recyclage dans les écoles normales. Hum !
Qui ou que va-t-on recycler? Sachant bien que ces écoles n’ont pour vocation frontale que l’enseignement des techniques de transmission du savoir, on peut considérer, derechef, que par cette option seule ne résoudrerait pas le problème. En effet, à quoi servirait l’octroi de la technique de transmission du savoir à quelqu’un qui n’a pas un échantillon de savoir sur lui ? Sur un scala de 0 à 10 à quel niveau situeriez vous son aptitude à comprendre et assimiler les cours dans ces écoles(même conçues sur mesure) ?
Oui, Monsieur le Ministre, nous ne parlons pas encore de la qualité des futurs formateurs des formateurs…Oui vous avez raison : un vrai casse-tête dont je ne vous envie pas la gestion !
Bien entendu, une poignée des retenus de cette évaluation serait en mesure de faire « l’affaire » mais, quel sera l’état de rapprochement entre le ratio de l’offre qu’elle constitue et le besoin réel, en mettant le tout sur le diapason du temps et des moyens financiers? Monsieur le Ministre, que se dise ce qui veut ou peut se dire, l’initiative de cette évaluation est louable, nécessaire et même salutaire, par elle, vous avez amené la question de l’école nigérienne (au Niger ? ) à un tournant décisif, comme cela ne l’a jamais été durant ces 30 dernières années.
Maintenant, il vous appartient de parachever cette œuvre en lançant un assaut aux étapes prochaines. Ce qui consiste à trouver des remplaçants aux remerciés et améliorer la qualité des repêchés. Seulement, comment allez vous vous y prendre ? Avez-vous le temps en votre faveur ? Disposez-vous de moyens conséquents à cet à-faire ? Une fois de plus, j’avoue ne pas vous envier cette situation et j’ai même la chaire de poule en pensant à tous ces ignorant-diplômés de notre administration sur les services desquels vous comptez pour apporter un traitement idoine et définitif à la question.
Oui, Monsieur le ministre, je suis pas sûr de compter parmi ceux qui nourrissent de l’enthousiasme à vous dire bonjour chaque matin mais, je dois à ma conscience la gratitude de vous reconnaître la paternité d’une œuvre d’anthologie, salvatrice pour l’école de notre pays. Vous avez compris , à temps, que le premier problème de l’école au Niger n’est autre que la qualité des hommes et non les infrastructures.
Oui, lorsque la compétence du formateur est établie, autant sur une natte que sur un banc en teck, dans une classe en béton ou sous un palmier, l’apprentis aura la faveur et l’aisance de l’acquisition du savoir de son maître, et ce n’est pas vous qui me direz le contraire. En laissant mon patriotisme prendre le pan sur mon état de profane en matière d’administration et de contorsions diplomatiques, je me permet de vous faire ici quelques suggestions qui ont la prétention d’être ma contribution à la collecte de solutions et mesures palliatives :
–la mobilisation (pour guerre contre la médiocrité ?) sans délai d’enseignants retraités encore aptes à dispenser des cours…c’est le cas pour dire que « l’avenir de l’école nigérienne est dans son passé. »
-prise de contact avec certaines chancelleries (tel que Cuba par exp.) aux fins de mettre à notre disposition des enseignants volontaires pour servir chez nous et combler le gap pendant que nous formons les nôtres. La barrière de la langue d’enseignement se verra surmontée par la création de centres de bain linguistique au profit de nos hôtes là où cela s’impose.
En effet , cette pratique a déjà été expérimentée au Niger avec le Peace corp; un service de volontaires américains dont vous avez, certainement, souvenance, Monsieur le Ministre. C’est donc sur ces mots, Excellence, que je vous quitte, tout en vous priant d’accepter mes patriotiques considérations.

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