Les autorités du Niger ont appelé dimanche des milliers d'habitants de Niamey à évacuer leurs maisons menacées, après de fortes pluies qui se sont abattues samedi sur la capitale, où 16 personnes sont mortes dans des inondations depuis juin.
"Je lance un appel à tous les habitants à évacuer les zones inondées et à quitter immédiatement les habitations qui sont en voie de s'effondrer", a déclaré à la télévision publique le gouverneur de la région de Niamey, Soumana Ali Zataoua.
Deux personnes, un père et son enfant, ont péri samedi dans la chute d'un mur, selon la télévision publique. Près de 100 millimètres de pluie sont tombés en quelques heures samedi sur la capitale du Niger, ont relevé les autorités municipales.
Le directeur de la Protection civile nationale, Abdoulaye Bako, a également invité les habitants "à quitter toutes les zones inondables" principalement dans le lit du Gountou-Yéna, un ancien cours d'eau "qui reprend ses droits" au cœur de Niamey.
"Plusieurs quartiers sont sérieusement menacés", a alerté M. Bako.
"Où aller? On a perdu maison, argent et vêtements", se lamente Ramatou Ali, une septuagénaire de Gabagoura, un village englouti par les eaux dans la banlieue ouest de Niamey.
"Notre zone est touchée à plus de 80%, nous avons des blessés et plus de 300 habitations détruites", a expliqué à l'AFP le chef de village de Gabagoura, Amadou Souley.
La municipalité de Niamey a demandé aux sinistrés de se reloger temporairement dans les écoles.
Les inondations ont déjà causé la mort de 41 personnes et plus de 68.000 personnes affectées depuis juin à travers le pays, d'après le service de la Protection civile. Un précédent bilan établi mi-juillet par l'ONU faisait état de 23 décès et 19.459 sinistrés.
A la mi-mai, l'ONU avait tiré la sonnette d'alarme sur les risques de nouvelles inondations cette année. Le Niger et ses partenaires avaient déjà élaboré un "plan de soutien" de 6,5 millions de dollars.
En 2016, au moins 50 personnes avaient péri dans des inondations qui avaient touché 145.000 personnes, notamment dans les régions désertiques d'Agadez et de Tahoua.