NIAMEY, (Xinhua) -- Au Niger, la médecine traditionnelle reste le premier recours de 60 à 80% de la population en cas de maladie, a déclaré jeudi le ministre nigérien de la Santé publique, Idi Maïnassara Illiassoua, à l'occasion de la Journée africaine de la Médecine traditionnelle.
Le Niger, à l'instar des autres pays de la région Afrique membres de l'Organisation mondiale de la Santé, célèbre jeudi la 15ème édition de la Journée africaine de la Médecine traditionnelle sous le thème "Intégration de la médecine traditionnelle dans les systèmes de santé : les progrès réalisés".
"Nous nous devons d'intégrer cette médecine dans nos soins de santé au risque de limiter gravement l'accès des populations à une meilleure prise en charge", a déclaré le ministre.
Il a rappelé la Déclaration d'Alma Ata de 1978 sur les soins de santé primaires, invitant les Etats notamment africains à faire appel "au personnel de santé et s'il y a lieu aux praticiens traditionnels", car de la symbiose et de la complémentarité de ces deux médecines dépendra l'amélioration rapide et substantielle de la santé des populations en particulier les populations rurales.
Pour ce faire, il a appelé à une collaboration et une coopération suffisantes entre les deux médecines. En effet, selon M. Maïnassara, "malgré toute son efficacité et son importance avérées, son intégration effective dans le système de soins de santé au Niger constitue un véritable problème puisque les deux médecines, traditionnelle et celle dite conventionnelle évoluent de façon parallèle".
Il a invité chercheurs et tradi-praticiens de santé à travailler en symbiose pour faire avancer la recherche, l'un en donnant ses recettes et l'autre en appliquant sa rigueur scientifique. "Il vous revient donc, chercheurs et tradi-praticiens de santé, de vous investir et collaborer davantage pour que notre pays dispose de remèdes homologués, sécurisés, acceptés par tous en vue de faciliter leur intégration dans les soins de santé. Cela permettra d'offrir aux patients un éventail thérapeutique plus large au niveau de nos formations sanitaires", a estimé Illiassou Maïnassara.
Pour honorer ces engagements, a souligné le ministre de la Santé, le Niger a décidé à travers son département, de prendre en compte dans son plan de développement sanitaire (PDS) le volet de la médecine traditionnelle.
Ainsi, plusieurs actions ont été entreprises par notamment la mise en place d'un cadre juridique dont l'ordonnance du 10 janvier 1997 portant législation pharmaceutique et son décret d'application renfermant des dispositions qui font de la pratique de la médecine traditionnelle, des produits issus de la pharmacopée traditionnelle et la publicité des produits, des domaines réglementés.
A cela s'ajoutent d'autres textes complémentaires en l'occurrence la déontologie, l'homologation des médicaments traditionnels améliorés et les textes relatifs à la protection de la propriété intellectuelle, le recensement et l'encadrement des tradi-praticiens.