Sauf rebondissement de dernière minute, Actuniger est en mesure de vous confirmer que le prochain premier ministre du Niger sera Mohammed Bazoum, l’actuel ministre d’Etat en charge de l’intérieur et président du PNDS Tarraya, le parti au pouvoir.
Bazoum, un proche parmi les proches du président Issoufou Mahamadou, va donc succéder à Birgi Raffini en poste depuis l’avènement en 2011 du régime de la Renaissance. Après avoir battu le record de longévité à ce poste, « le sage Birgi » va devoir céder son poste sans aucun regret puisqu’il a lui-même et à maintes reprises, fait part de sa volonté de débarrasser le plancher afin de permettre au président d’insuffler une nouvelle dynamique à l’action gouvernementale. D’autant qu’il a mal digérer certains coups de poignards qui lui ont été sournoisement adressés, de la part de certains de ses amis politiciens tant de la majorité que de l’opposition, des partenaires avec qui, l’administrateur au long cours à eu à manœuvrer durant presque toute sa carrière professionnelle et politique. On se rappelle qu’à plusieurs reprises, le PM a eu à sortir de ses gongs pour montrer que « c’est aussi du sang rouge qui coule dans ses vaines » !
Mohamed Bazoum est donc en instance de prendre la direction du gouvernement à l’occasion du prochain remaniement ministériel qui interviendra dans les prochains jours ou prochaines semaines. Aucune date ni aucune échéance n’a pour le moment été fixée mais le remaniement se fera probablement d’ici le prochain congrès ordinaire du PNDS Tarraya prévu pour se tenir en décembre prochain après plusieurs reports.
Les consultations ont déjà démarré pour la composition de la prochaine équipe gouvernementale et pour son entrée en scène, Bazoum entend faire les choses en grand. Si rien n’est encore arrêté en attendant la fin des tractations politiciennes, nous savons d’ores et déjà que le prochain cabinet sera composé d’une trentaine de membres. La majorité des ministres en poste vont revenir mais il y’aura beaucoup de départs tant dans les rangs du PNDS que des autres alliés de la majorité MRN.
L’enjeu est de taille en effet tant pour le président Issoufou Mahamadou que pour son poulain Bazoum Mohamed. Pour le chef de l’Etat, c’est le remaniement de la dernière chance dans le sens qu’il va falloir se donner les moyens de gérer la situation politique et socioéconomique actuellement assez critique mais aussi atteindre les objectifs de son programme de Renaissance, acte I et II réunis.
L’enjeu est plus stratégique pour Bazoum qui va devoir se poser en « présidentiable » et donc mettre toutes les cartes de son coté pour non seulement amplifier ses chances de succéder à Issoufou Mahamadou mais aussi et avant tout de garder la main sur le parti présidentiel. D’autant plus que ce ne sont pas des ambitions opposées qui manquent au sein même de l’entourage du président de la République et du PNDS ainsi que de certains alliés. Le pari est assez risqué mais Bazoum peut compter sur le noyau dur du PNDS, les camarades avec qui ils ont, lui et son ami Issoufou Mahamadou, façonné le PNDS de sa création à la consécration politique avec l’arrivée au pouvoir après presque vingt années d’attente pour ne pas dire d’opposition. Il s’agit désormais de le maintenir, comme l’aurait dit Machiavel, et c’est tout le véritable enjeu pour les « roses » qui savent plus que personne qu’il est inutile de prendre certains risques en misant par exemple sur d’autres profils. Un tien vaut mieux, dit-on, que deux demain tu l’auras et l’histoire politique du pays, assez récente d’ailleurs, est là pour le rappeler à ceux qui seraient tenter par le chant de certaines sirènes. C’est un avantage à l’actif du philosophe Bazoum et sur lequel il entend bien s’appuyer.
Ces considérations politiques et politiciennes n’empêchent pas pour autant au président du PNDS d’élargir son champ d’influence et depuis quelques temps, il multiplie les consultations tout azimuts avec différentes personnalités politiques du pays afin d’avoir un angle de vue d’ensemble. Un préalable prudent avant qu’il ne se jette dans sa nouvelle aventure politique. En fin tacticien de la politique nigérienne, Bazoum Mohamed sait plus que personne, qu’on ne met pas tous ses œufs dans un même panier. Au cas où…
Voilà en tout cas ce qui met fin à certaines rumeurs sur une quelconque mésentente entre le Président et son successeur à la tête du PNDS et aussi du fait que Bazoum n’ait pas pris la présidence du comité « Zinder Saboua » qui constitue son fief électoral... et qui explique encore comment il s’est démené pour que sa région natale soit colorée en rose avec le score du PNDS qu’on sait aux dernières élections même s’il faudrait relativiser au regard des conditions dans lesquelles se dont déroulées les différents scrutins de 2016… Mais là n’est plus le sujet du jour.
Sans verser dans les traditionnelles, « sources crédibles » ou « proches du dossier ayant requis l’anonymat », actuniger confirme encore et une fois de plus et sauf changement de dernière heure, que Bazoum Mohamed sera le prochain premier ministre et chef du gouvernement du Niger.
Du reste, avant les vacances, le PR et son futur PM ont convenu du cap à donner à l’orientation gouvernementale et surtout réitérer un engagement de Issoufou à Bazoum, lequel datait d’ailleurs d’il y a longtemps …