Le chemin de fer exploité par les deux voisins depuis 1959 est obsolète. Si un projet de reconstruction existe, ils ont du mal à s'entendre sur le choix du partenaire stratégique.
Le train sifflera-t-il enfin entre le Bénin et le Niger ? Comme bloqué en gare, le projet de réhabilitation et d’extension du réseau ferroviaire Cotonou-Parakou-Dosso-Niamey n’avance pas depuis novembre 2013, date où les deux pays ont créé Bénirail pour remettre à neuf les 438 km entre Cotonou et Parakou et construire 574 km de voies de Parakou à Niamey.
Principal point d’achoppement : qui, de Bolloré ou de Petrolin, sera le partenaire de mise en œuvre du projet ? La préoccupation était encore au cœur d’une rencontre entre les deux pays, le 4 juillet 2017, à Cotonou.
Bolloré-Petrolin, le combat
Les Nigériens, conduits par Ibrahim Yacouba, ministre des Affaires étrangères, et les Béninois, menés par Abdoulaye Bio Tchané, ministre chargé du développement, ont affiché un certain optimisme quant à la reprise prochaine des travaux, mais n’ont pas annoncé leur choix quant à l’opérateur qui exécutera le projet.
Une délégation du groupe Bolloré, conduite par Éric Melet, a pris part aux travaux et a dit sa satisfaction. Une situation qui n’est pas du goût de Petrolin, le groupe de l’homme d’affaires béninois Samuel Dossou. Via un communiqué, il a tenu à rappeler qu’il est « l’unique adjudicataire depuis 2010 du projet » et « qu’une décision de justice en date du 19 novembre 2015 l’a conforté dans cette position ».
Petrolin, à qui il est souvent reproché de n’avoir ni l’expertise ni les moyens de le mettre en œuvre, sait qu’il n’a pas les faveurs du Niger.