Un pays se construit sur la solidarité générationnelle, chaque génération a le devoir de passer le témoin à la génération suivante afin que celle-ci puisse continuer ce combat permanent. Ainsi, chaque génération doit œuvrer au nom des futures générations.Aucun pays n’a intérêt à faire abstraction de cette logique en brisant cette chaine de solidarité, car cela aura sans aucun doute des répercussions dans son processus de développement.
Notre pays est actuellement confronté à ce problème majeur de solidarité générationnelle dans ses tentatives de développement.Selon les chiffres officielles, 75 % de la population nigérienne amoins de 25 ans. La jeunesse de la population Nigérienne estindéniable. Ce qui peut être à la fois une bonne carte et un atout majeur sur lequel le Niger doit s’appuyer pour atteindre ses objectifs de développement. Une jeunesse caractérisée par son immense énergie et sa vitalité à même d’être domptées et canalisées pour être au service du progrès social.
Cependant, les énormes défis ne seront pas relevés avec une administration qui responsabilise davantage les retraités que lesjeunes. Les retraités doivent accepter leur nouveau statut ou leur nouvelle vie pendant laquelle ils peuvent prospecter d’autres horizons ou expérimenter autres choses qui peuvent être très utiles à la société. Ils ont leur place dans la société, cela est également indéniable, pour avoir consenti de multiples sacrifices pour ce pays qu’ils aiment tant, en consacrant toute leur vie, leur énergie et leur temps à ce qu’ils savent bien faire :
servir l’Etat, pour cela ils méritent amplement une merveilleuse retraite à même de leur permettre de rédiger leurs mémoires pour partager leurs carrières très riches en enseignements. Ils peuvent aussi se déployer dans la vie associative pour structurer ou apporter leur savoir-faire à la communauté qui est la leur aussi. Une société vertueuse doit toujours bien traiter les anciens. La phobie de la retraite ne doit jamais exister, au contraire la retraite doit être perçue comme une grande opportunité que seuls les plus chanceux arrivent à ce stade de la vie.
En outre, la logique voudrait à ce que ceux sont à cinq ou troisans de la retraite ayant tout le bagage intellectuel nécessaire remplacent ceux qui partent à la retraite à l’imagine d’une file d’attente où celui qui est servi doit céder la place au suivant immédiat. Cette même logique doit être appliquée à notre fonction publique pour réguler les flux et surtout éviter que lorsqu’on sortede la file l’on ne soit pas réinjecté immédiatement à nouveau en tête de la file, ce qui sans doute ne contribuera qu’à créer du désordre et l’anarchie dans l’Administration Publique.
C’est donc une double injustice à ciel ouvert envers d’un côté tous ces jeunes qui ne sont pas recrutés dont les emplois sont préemptés et de l’autre côté à l’endroit de ces fonctionnaires qui doivent connaitre enfin la promotion à un emploi supérieur qui n’est pas une récompense mais une reconnaissance pour tout le parcours car préparés depuis longtemps à occuper ces postes.
Aussi, les jeunes doivent être la cheville ouvrière de l’Administration Publique, moteur du développement du pays.Malheureusement la situation est très loin d’être le cas. En effet, malgré les dispositions pertinentes de la loi 2011-21 déterminant la classification des emplois supérieurs de l’Etat et fixant les conditions de nomination de leurs titulaires, qui veulent à ce que certains les retraités n’occupent pas certains postent techniques sauf en cas de force majeur c’est à dire lorsqu’il n’y a personne d’autre en activité remplissant les critères. Dans ce cas il est permis de faire recours aux retraités sinon il n’y a aucune autre possibilité. Une situation qui n’aurait jamais pu se présenter au vudes personnes de grande qualité qui pullulent notre Administration Publique
Ainsi, les politiciens habitués à satisfaire le clientélisme politique brûlant de tout feu pour promouvoir leurs militants retraités, l’essentiel pour eux c’est de leur trouver un point de chute sans pour autant tenir compte de l’obligation de rendement ou de résultat. La preuve, aujourd’hui beaucoup de postes techniques sont occupés par des retraités.
En son temps nombreux étaient les Nigériens qui avaient trouvé insultant pour un corps comme la Douane Nationale qu’on ne puisse trouver en son sein de douaniers en activité capables d’assumer les fonctions deDirecteur Général jusqu’à recourir chaque fois aux douaniers en retraite pour être promu à ce poste. Ce n’est pas le seul cas, il y a aujourd’hui beaucoup d’autres à l’instar de ces retraités qui occupent les postes de Secrétaire Général ou Directeurs Centraux au sein des Ministères, au postes de Gouverneurs ou de Préfets…etc. Au dernier Conseil de Ministres de très vieux retraités de plus de 70 ans d’âge ont été nommés au Conseild’Etat.
Dès lors, il est clair que nous ne pouvons adopter des lois aujourd’hui et les violer allégrement dès le lendemain. La loi est impersonnelle et doit être respectée sans arrière-pensée. Surtout A l’heure où l’Etat Nigérien annule des concours d’entrée à la fonction publique à tour de bras, des jeunes ayant été recrutés et qui travaillaient pendant plusieurs mois déjà deviennent subitement chômeurs. Normalement, lorsque des jeunes Nigériens sont congédiés manu militari de l’Administration Publique sous le prétexte de fraudes massives aux dits concours 9 mois après leur prise de fonction, l’Etat ne doit pas continuer à faire signer des contrats à des retraités pour prolonger leurs carrières à la fonction publique. C’est une injustice énorme à l’endroit des jeunes, au moment où l’on ne recrute pas les jeunes il est accordé des contrats aux retraités.
Dans un Etat à fonctionnement régulier où la morale et la solidarité générationnelle occupent une place importante comment un père ou un grand père peut-il occuper la place de son enfant ou de son petit enfant ? Comment peut-il y avoir de la place pour des retraités mais qu’il n’y ait pas de place pour la jeunesse ? Il est très important de répondre à ces questions si nous voulons remettre notre pays dans le sens du mouvement de développement dans un monde en perpétuel bouleversement.
(A suivre…)