Hama Amadou, Seïni Oumarou et Tandja Mamadou, les trois ténors de l’ancien parti d’État, MNSD-Nassara se sont-ils enfin réconciliés ? C’est du moins ce que laisse penser les images de ces trois personnalités assises côte à côte larges sourires aux lèvres comme au bon vieux temps. Ces images ont été prises dimanche dernier, au Palais du 29 juillet, lors de la célébration du 22ème anniversaire du Mouvement national pour la société de développement (MNSD).
Certes, Hama Amadou, actuel président du LUMANA-FA, parti membre de la mouvance au pouvoir n’était à cette manifestation qu’en tant qu’invité mais le rapprochement est très vite fait. Au moins un point lie ces trois hommes : ils ont tous présidé aux destinés du MNSD.
Tandja Mamadou d’abord qui, grâce au MNSD, a pu accéder au pouvoir pour deux mandats consécutifs. Hama Amadou ensuite, qui aura été à la tête du parti pendant presque tous les deux quinquennats de Tandja Mamadou. À ses côtés, il occupera d’ailleurs au sein de l’appareil d’État, le poste de Premier ministre jusqu’en mai 2007 où, à la faveur d’une motion de censure lui et son gouvernement tombent.
Ce sont alors les prémices du changement de constitution et de prolongation de mandat pour Tandja Mamadou. Hama sera alors enfermé pendant 11 mois. On pensait alors que c’était la fin d’une amitié « vieille de 30 ans ». Aujourd’hui, tout semble oublié tant des signes nets de rapprochement sont visibles entre les deux hommes. Rapprochement que confirme à demi-mot Hama Amadou qui, tout en saluant les efforts du Président Tandja Mamadou, a indiqué que, « c’est sur son héritage que le gouvernement actuel tente de bâtir ».
L’actuel président du parti, Seïni Oumarou aura lui été au nom du MNSD-Nassara, Premier ministre de 2007 à 2009 puis président de l’Assemblée nationale pour une période de 2 mois. Au nom du MNSD, toujours, il était candidat, puis finaliste à la présidentielle de mars 2011 contre l’actuel Président de la république dont il est le principal opposant.
Ces retrouvailles entre purs produits du MNSD-Nassara démontrent qu’au Niger, en politique, tout est possible. Une recomposition du paysage politique en vue de la reconquête du pouvoir est désormais plus que jamais envisageable.