D’importantes décisions ont été prises lors du Conseil des Ministres du vendredi 15 septembre 2017. Parmi ces décisions, on notera les avancées significatives amorcées par le Ministère en charge de l’Hydraulique et de l’Assainissement (MHA) dans la gestion durable des ressources en eau. Une préoccupation majeure déjà visée par les dispositions de l’article 100 de la Constitution du 25 novembre 2010.
Pour rappel, le Code de l’Eau précise que la gestion des eaux vise à garantir une utilisation durable, équitable et coordonnée des ressources en eau, guidée notamment par « une approche globale et intégrée des ressources en eau, par Unité de Gestion des Eaux ou système aquifère dite Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) ».
Aussi, dans le cadre de la Planification et de la Gestion de l’Eau, le Code de l’Eau a prévu des outils nécessaires à la gestion durable des ressources en eau, dont notamment le «Plan d’Action National de Gestion Intégrée des Ressources en Eau» (PANGIRE). Ce plan définit le cadre national approprié de gestion des ressources en eau en vue de mettre en œuvre une Politique Nationale de l'Eau qui s'inspire des principes fondamentaux de gestion de l'eau, tout en les adaptant aux conditions nationales (art. 31 à 33, Code de l’Eau).
Qu’est ce que le PANGIRE ?
Le PANGIRE définit le cadre national de gestion des ressources en eau et est l’outil opérationnel de mise en œuvre de la Politique nationale de l’eau au Niger. Il exprime la volonté du Gouvernement de mettre en œuvre le principe du droit fondamental d’accès à l’eau pour chaque citoyen nigérien et réaffirme l’obligation de l’Etat de mettre à la disposition de chacun l'eau en quantité suffisante, de bonne qualité, à un coût acceptable, à tout temps et où que de besoin.
Le PANGIRE est un outil de planification des actions prioritaires du secteur dont la mise en œuvre est indispensable au développement durable et à la gestion coordonnée de l’eau en vue de lutter contre la pauvreté, préserver l’environnement, améliorer la résilience des hommes et des écosystèmes, promouvoir le développement socio-économique. Il est également une réponse aux recommandations des différentes conférences internationales et régionales auxquelles le Niger a adhéré.
Il permet également de mieux intégrer les actions projetées des différentes stratégies et programmes sectoriels et intersectoriels de l’eau. Issu d’un long processus participatif conduit par le Gouvernement à travers le MHA, le PANGIRE fait la synthèse des principaux résultats du bilan de l’état des lieux de la gestion des ressources en eau au Niger.
Le financement du PANGIRE :
La mise en œuvre du PANGIRE est prévue pour couvrir la période de 2017 à 2030. Elle repose sur une série de quarante (40) actions, structurées en trois (3) Programmes, dont le Programme P1 constitue le programme prioritaire composé d’actions à court terme. Le coût total du PANGIRE du Niger s’élève à 74,36 Milliards de FCFA soit 113,36 Millions d’Euros, repartis comme suit : 22,34 milliards de FCFA (soit 34,06 Millions d’Euros) à court terme ; 33,26 milliards de FCFA (soit 50,70 Millions d’Euros) à moyen terme ; 18,76 milliards de FCFA (soit 28,60 Millions d’Euros) à long terme.
Le PANGIRE et ses composantes :
Le PANGIRE comprend quatre (4) composantes à savoir : l’Amélioration de la connaissance des Ressources en Eau ; la Mobilisation et valorisation des ressources naturelles et développement des activités socio-économiques ; la Préservation de l’environnement et développement de la résilience au changement climatique ; enfin, l’Amélioration de la gouvernance de l’eau et renforcement des capacités.
Les objectifs spécifiques du PANGIRE :
Ils expriment l’opérationnalisation des orientations stratégiques pour atteindre l’objectif global. Sur la période de 2015 à 2030, ils visent à : Améliorer les connaissances et le suivi des ressources en eau et de leurs usages ; Améliorer la mobilisation et la valorisation des ressources en eau pour satisfaire les utilisations économiques ; Améliorer l’accès équitable et durable des populations à l’eau potable et aux installations d’assainissement, en prenant en compte les questions du genre ; Améliorer la bonne gouvernance du secteur de l’eau ; Protéger et préserver l’environnement et développer la résilience aux effets du changement climatique.
Au regard des décisions importantes prises lors du Conseil des Ministres du vendredi 15 septembre 2017 et qui participent de la mise en place effective du dispositif institutionnel dans le sous secteur Eau au Niger, il est à souhaiter une synergie d’actions globale pour la réussite du PANGIRE.