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Appel à la reprise du dialogue politique : pourquoi le pouvoir fait la cour à l’opposition ?
Publié le samedi 23 septembre 2017   |  Le Monde d'Aujourd'hui


Manifestations
© AFP par Boureima Hama
Manifestations des milliers de personnes manifestant pour des élections « crédibles »
Dimanche 1er Novembre 2015. Niamey. Manifestations des milliers de partisan de l’opposition manifestant pour des élections « crédibles »


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La semaine dernière, le Premier ministre Brigi Rafini a, en sa qualité de président du Conseil national de dialogue politique, adressé une correspondance au chef de file de l’opposition pour inviter les partis membres de cette opposition à une reprise du dialogue politique. Mais l’opposition a posé des conditions avant toute rencontre avec un pouvoir resté longtemps sourd à tous les appels lancés par cette opposition et qui semble à présent contraint de créer les conditions d’une décrispation du climat politique.

Dans sa correspondance au chef de file de l’opposition, le Premier ministre avait demandé que les différents acteurs politiques se retrouvent le 17 septembre dernier à son cabinet, en vue de jeter les bases d’une relance du dialogue politique. Cinq représentants de la majorité au pouvoir et cinq de l’opposition devaient prendre part à cette rencontre qui allait proposer un chronogramme des rencontres du CNDP. Cependant et tout en disant saluer cette initiative, l’opposition a, à travers le président du Front pour la restauration de la démocratie, la défense de la démocratie et de la République (FRDDR), refusé de prendre part à la rencontre. Entre autres raisons pour justifier son refus de répondre à son appel, l’opposition dit au Premier ministre Brigi Rafini que non seulement leur régime a mis à mal les libertés publiques et la démocratie au Niger, mais qu’elle doute aussi de la sincérité du même régime à mener des échanges francs et sincères. En outre, l’opposition a estimé que le cadre de dialogue doit aller au-delà des camps politiques pour inclure des témoins. Selon le président du FRDDR Amadou Djibo Ali dit Max, «c’est seulement lorsque cette phase aura été franchie, qu’il serait alors loisible aux acteurs politiques de se retrouver en toute sérénité au sein du CNDP et de débattre profitablement des questions soumises à son examen». Depuis la fin du premier mandat du Président Issoufou Mahamadou, le CNDP ne s’est jamais réuni en présence des différentes parties qui le composent, à savoir la majorité, l’opposition et les partis non-affiliés.

A la veille des élections législatives et présidentielles de février et mars 2016, l’opposition avait, à maintes reprises, demandé la convocation de ce cadre de dialogue politique afin de discuter sur certains litiges à propos du processus électoral. Très souvent, le président du CNDP n’a jamais accordé de crédit aux demandes de cette opposition. Les quelques rares fois que les rencontres ont été organisées, l’opposition et les partis non-affiliés étaient obligés de se retirer face au choix de la majorité d’imposer ses points de vue dans un cadre qui, depuis sa mise en place en 2005, a toujours fonctionné sur la base du consensus. C’était le cas par exemple lors du débat sur le vote par témoignage que la majorité a fini par imposer. Après les élections controversées au terme desquelles le Président Issoufou Mahamadou s’est octroyé un second mandat, le CNDP a tout simplement cessé de fonctionner puisqu’il ne tenait plus de réunion. Et lorsque même il en tenait, il n’y a que les partis de la majorité qui y a assistaient. Et cela ne semblait guère déranger le pouvoir qui se glorifiait de sa majorité numérique. Pourquoi donc cet intérêt subit du même pouvoir à vouloir coûte que coûte faire participer l’opposition au dialogue politique au sein du CNDP ? Selon les analystes, il y a beaucoup de raisons qui doivent avoir poussé le régime du Président Issoufou Mahamadou à mettre de l’eau dans son vin, en tentant de décrisper un climat politique que ses comportements ont contribué à alourdir.

Des raisons internes et externes
Les raisons qui ont poussé le pouvoir à tendre la main à l’opposition peuvent être de deux ordres : internes et externes. Au niveau interne, le pouvoir s’est sans doute rendu compte que malgré la pléthore des partis politiques qui composent la Mouvance pour la renaissance du Niger (MRN), il ne jouit toujours pas de l’assentiment des Nigé- riens. La deuxième raison, toujours au niveau interne, est que sur le plan social les foyers de tension ne font que s’allumer dans les différents secteurs sensibles comme l’éducation et la santé et le commerce. Le pouvoir pense donc minimiser les impacts de toutes ces situations en faisant la paix avec l’opposition. S’agissant des raisons externes qui peuvent avoir influencé le nouveau comportement du pouvoir, on peut évoquer l’hostilité de plus en plus manifeste à laquelle fait face le régime du Président Issoufou de la part d’une large partie de la Communauté internationale, depuis les élections controversées de février et mars 2016. En effet, à partir la lutte contre l’immigration clandestine et le terrorisme, la Communauté internationale ne semble pas avoir un partenariat sérieux avec les tenants du pouvoir de Niamey. On est loin de la période faste du premier mandat du Président Issoufou Mahamadou où il ne se passait pas de semaine sans que Niamey ne signe de convention de financement de plusieurs milliards de francs CFA avec un partenaire bi ou multilatéral. Or, c’est sous ce deuxième mandat que le Président Issoufou Mahamadou et son gouvernement ont plus besoin des ressources de la part des différents partenaires pour faire face au chapelet de revendications des partenaires sociaux. Il s’est sans doute trouvé des partenaires qui ont conditionné leurs aides à une véritable décrispation du climat politique national, qui passe par un dialogue avec l’opposition politique. Une autre raison peut être que le Président Issoufou Mahamadou a voulu se servir de la présence de l’opposition à la réunion convoquée par le président du CNDP pour se donner une image de démocrate irréprochable à New York (USA) où il prend part à l’Assemblée générale annuelle de l’Organisation des Nations Unies (ONU).

Oumar Aboubacar Mohamed

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