Il n'est pas rare qu'un opérateur économique, une entreprise, ou même le petit tablier du quartier, mettent la clé sous le paillasson. Qu'ils ferment boutique comme on dit, pour cause de faillite. Également, il arrive que des États traversent une mauvaise passe du fait d'une sévère crise de trésorerie. Au Niger, de l'avis de nombreux observateurs, il est fort plausible que le régime d'Issoufou Mahamadou baisse les rideaux, purement et simplement. Une probable faillite étatique imputable à la mal gouvernance dont sont responsables nos pseudos socialistes. Pourtant, en accédant au pouvoir en 2011, le président Issoufou Mahamadou avait hérité d'un pays économiquement et financièrement viable, voire très en forme. Qui plus est, le Niger commençait à exploiter son or noir. C'est dire que toutes les conditions étaient réunies pour amorcer en toute sérénité notre essor social, économique et financier. Mais c'était sans compter avec la boulimie des guristes.
C'était sans compter aussi avec l'irré- pressible instinct de prédateurs de deniers publics des tarayyistes. C'était sans compter enfin avec l'inouïe prédisposition à la gabegie de ces aventuriers politiques venus au pouvoir par un malheureux accident de l'histoire. Sitôt aux manettes de l'État, le ton avait été donné par de très proches du camarade Issoufou, en l'occurrence Kalla Ankourao et Ouhmoudou Mahamadou. L'on se rappelle que ces deux pontes du régime étaient englués dans un innommable conflit d'intérêt, un scandale politicofinancier vite étouffé par le Guri. Pour rattraper les théoriques " 20 ans de galère " en tant qu'opposants, les camarades avaient entamé en catimini des négociations avec Areva. Les comptes bancaires des socialistes commençaient à grossir par le canal de commissions occultes. Les Nigériens gardent encore en mémoire le flou qui avait entouré l'achat du fameux jet présidentiel. Une affaire sur fond d'ententes suspectes entre le régime et d'obscurs intermédiaires. Puis vint l'hypothèque du pétrole d'Agadem. Un scandale révélé par Hama Amadou, alors président de l'Assemblée nationale. Après, c'était le tour des grands déballages par la presse privée, entre autres, sur la vente mafieuse d'uranium (Uraniumgate), le contrat ambigu avec Africard, l'entente louche avec le défunt Salif Diallo, ou Mukurigate, sans oublier l'épisode des trafiquants de devises proches du régime arrêtés à l'aéroport Diori Hamani de Niamey. N'oublions pas aussi le système de retro commissions via les marchés publics, notamment les infrastructures. Toutes ces affaires mettent en relief le gangstérisme politique avec lequel les guristes gèrent le pays depuis 2011. C'est le banditisme politique au sommet de l'État. À force de mettre à mal les caisses publiques, les camarades ont asphyxié l'économie nationale. Et l'augmentation vertigineuse des taxes a fini par donner le coup de grâce. Au pillage des deniers publics, s'ajoute le train de vie immodéré de nos princes roses. Aujourd'hui, le Trésor public est littéralement asséché. Et les ridicules mesures du ministre des Finances, Hassoumi Massoudou, trader national, n'y peuvent rien. Ce n'est pas le Compte Unique du Trésor qui va renflouer les caisses publiques. Loin s'en faut. Il faut dire également que, les Partenaires Techniques et Financiers ne peuvent indéfiniment injecter des fonds qui sont systématiquement dilapidés par les guristes. Il reste seulement au Jérôme Kerviel du Niger de nous faire gagner des milliards sans rien faire.