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Remise du rapport de la CENI au Ministre de l’Intérieur Boubé Ibrahim continue à défendre les élections controversées de 2016
Publié le vendredi 29 septembre 2017   |  Le Monde d'Aujourd'hui


Boubé
© Autre presse par DR
Boubé Ibrahim, président de la CENI Niger


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Il y a une dizaine de jours, le bureau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), dirigé par le magistrat Boubé Ibrahim, avait remis le rapport des dernières élections au ministre d’État chargé de l’Intérieur, de la sécurité publique, de la décentralisation et des affaires coutumières et religieuses, M. Bazoum Mohamed. Cette remise officielle du rapport doit en principe mettre un terme à la mission de cette CENI.

On pensait que le temps avait permis aux responsables de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de faire leur propre introspection par rapport aux conditions dans lesquelles se sont déroulées les dernières élections dont ils ont conduit le processus. Mais, la cérémonie de remise du rapport de ces élections au Ministre d’État de l’Intérieur Bazoum Mohamed a été une occasion pour le président de la CENI de continuer à défendre ces élections qui ont pourtant été des plus contestables que le Niger ait connues depuis l’avènement de son processus démocratique.

Ainsi, M. Boubé Ibrahim a soutenu, haut et fort, que ces élections ont été transparentes, cré- dibles et honnêtes, ignorant totalement le climat malsain dans lequel elles se sont déroulées. Comment peut-on qualifier de transparentes, crédibles et honnêtes des élections où un seul candidat, parce que disposant de l’appareil de l’État, a battu campagne pour le deuxième tour, alors que son challenger se trouvait entre les quatre murs d’une prison ? Si le président de la CENI peut répondre que son institution n’avait aucun pouvoir de sortir le candidat Hama Amadou de prison pour qu’il affronte le président sortant Issoufou Mahamadou sur le terrain, il ne peut pas convaincre les observateurs que la CENI a manifesté une quelconque gêne à conduire un processus électoral dans lequel le candidat du pouvoir s’est donné beaucoup d’avantages, dont l’utilisation des moyens de l’État au cours de sa campagne. Le président Boubé ne peut pas non plus convaincre les Nigé- riens et l’opinion internationale que son institution n’a pas aidé le pouvoir à imposer le vote par témoignage, en faisant adopter cette mesure, pourtant contestée par une partie de la classe politique, par une plénière de la CENI. A tort ou à raison, beaucoup d’observateurs estime que cette CENI avait une part de responsabilité, ne serait-ce que morale, dans les différents écueils qui ont émaillé les élections législatives et présidentiel les de février et mars 2016. Il est vrai que la CENI est placée sous la tutelle du ministère de l’Intérieur. Mais dans l’histoire électorale du Niger, il s’est trouvé une CENI dont les responsables ont refusé de faire ce que le pouvoir voulait. Il s’agit de celle de 1996 présidée par Laouali Danda. C’est vrai que cette CENI avait été dissoute et remplacée par une autre à la solde du pouvoir. Mais Laouali Danda et ses amis ont eu le mérite d’avoir tenté de protéger les droits de chacun des candidats.

Dan Lamso

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