L’on se souvient, après l’incendie qui a ravagé le grand marché de Niamey en 1982, la première idée était de moderniser ce grand patrimoine du pays. C’était, bien sûr, du temps du patriote Seyni Kountché. Et il avait réuni tous les grands commerçants de l’époque autour de lui. Maintenant que l’Etat a fini la construction de ce marché, vous êtes les principaux actionnaires, cela veut dire que la gestion de ce joyeux vous revient de droit. Désormais, le gouvernement n’aura aucune mainmise sur le grand-marché, sa gestion est dans vos mains, leur avait-t-il dit. Le gouvernement n’interviendra qu’en cas de problèmes particuliers, précisait le chef de l’Etat. Selon nos sources, depuis que le politique s’est immiscé dans la gestion de ce centre commercial, il n’y a eu qu’une et une seule inspection d’Etat en 2010. Pourquoi depuis des décennies avec les différents régimes qui se sont succédés il n’a jamais été question d’auditer la gestion de ce bien public avant et après 2010 ?
Pourquoi c’est aujourd’hui seulement que l’on cherche des poux sur des crânes rasés, qu’on affirme que la Socogem (Société de gestion des marchés, administratrice du Grand marché) est en faillite ? Il faut chercher rapidement une solution, sinon le grand-marché de Niamey risque de se retrouver lui-même sur le marché.
Selon des informations dignes de foi, il y a au moins huit délégués des commerçants au sein du conseil d’administration du grand marché. Parmi ces délégués, il y a toutes les catégories : vendeurs de tissus, vendeurs de chaussures, vendeurs de colas, bouchers, vendeurs de postes radios et télévisions, tailleurs, vendeurs de condiments.
Ils ont créé une association dénommée Association des délégués des commerçants des marchés du Niger. Parmi tous ces délégués, il y a un qui s’est autoproclamé président des délégués de tous les commerçants des marchés du Niger, il a surpassé le président des délégués des commerçants du grand marché qui ré- pond au nom de Doudou.
Comment comprendre qu’un délégué des vendeurs de radios et télévisions puisse parler au nom des bouchers, vendeurs de condiments, de tissus etc. ? Comment quelqu’un qui dit n’avoir aucun lien avec la Chambre de commerce du Niger et qui dit ne rien avoir avec les syndicats, refuse - t-il d’aller négocier avec la justice ?
Pourtant ce même personnage que certains commerçants appellent « usurpateur » a envoyé des correspondances aux différents syndicats le lundi 9 septembre 2017 pour demander un soutien contre le rehaussement des frais des loyers que la Socogem leur impose au Grand-marché. Il y a un paradoxe quelque part. Concernant les loyers des différentes boutiques du Grand-marché de Niamey, rappelons qu’en 1987 les commerçants auraient rencontré le Président Ali Saïbou par rapport aux prix des loyers des boutiques. Le Général Ali aurait demandé à la Socogem d’appliquer 50% des tarifs de l’époque. C’est ainsi que la boutique qui était louée à 12.720 Fcfa s’est retrouvée à 6.320 Fcfa. Aujourd’hui suite à une faillite déclarée, la première proposition de la Socogem pour les frais de location de ces boutiques est suivante :
Une boutique de 8 m², dont le nom bre de boutiques est de 931 à un tarif mensuel de 40.000 Fcfa par boutique au lieu du prix initial qui est depuis 1987 de 6.320 Fcfa ; les boutiques de 12m² qui sont au nombre de 642 à 60.000 Fcfa/boutique, les boutiques de 16m² dont le nombre de boutiques est de 290 à 80.000 Fcfa/ boutique et enfin l’extension des boutiques de 232,6 m² dont le nombre de boutiques est de 31 à 5.000 Fcfa/ m²
Pour la deuxième proposition de la Socogem, la même surface, le même nombre de boutiques les tarifs sont, respectivement, de : 25.000 Fcfa, 37.000 Fcfa, 50.000 Fcfa et 3.125 Fcfa.
Après une investigation l’affaire du Grand-marché de Niamey est portée devant les tribunaux. La justice a appelé les différents délégués des commerçants au tribunal pour chercher une solution et sauver ce patrimoine commun. Le soi-disant président des délégués aurait demandé aux commerçants de ne pas répondre à l’appel de la justice.
Un comité de réflexion sera mis en place. 14 sages du Grand-marché feront partie de ce comité qui aura la charge de rencontrer le ministre de tutelle et la Chambre du commerce mais sans les délégués des commerçants du grand marché.
Selon nos sources certains de ces délégués sont prêts pour la liquidation du grand marché, car ils n’ont rien à perdre, ils préfèrent prendre des commissions que de défendre les commerçants. En un mot ils visent leurs seuls intérêts égoïstes, un point c’est tout. Pour toutes ces raisons évoquées, les syndicats de la région de Niamey doivent poursuivre le combat en leur sein en mettant hors état de nuire les individus égoïstes qui ne visent qu’à compromettre les intérêts du grand nombre au profit de leurs profits particuliers.