Le Niger a décrété trois jours de deuil national après la mort de quatre soldats nigériens et trois soldats américains dans une embuscade à la frontière avec le Mali, a annoncé la télévision publique alors que la traque des assaillants se poursuit.
"En cette circonstance douloureuse, le gouvernement (...) décrète un deuil de trois jours", indique un communiqué lu à la télévision publique.
Niamey a confirmé jeudi soir que quatre de ses soldats avaient été tués et huit blessés aux côtés des militaires américains qui ont également perdu trois hommes dans une attaque "terroriste" à la frontière avec le Mali.
Une patrouille conjointe américano-nigérienne opérant dans la région de Tillabéri (sud-ouest) était tombée mercredi dans une embuscade tendue par des éléments terroristes à bord d'une dizaine de véhicules et une vingtaine de motos à hauteur du village de Tongo Tongo, situé à environ 80 km au nord-ouest de Ouallam (à une centaine de km de Niamey), a expliqué le ministère nigérien de la Défense.
"Même si on peut imaginer que les assaillants se sont déjà mis à l'abri, les recherches se poursuivent toujours à terre et (avec des moyens) dans les airs", a déclaré vendredi à l'AFP une source sécuritaire à Tillabéri. "Désormais, cette zone sera surveillée de manière accrue", a assuré un haut fonctionnaire de cette région, sous le couvert de l'anonymat.
Depuis deux jours, des avions et hélicoptères militaires décollent à une cadence régulière de l'aéroport de Niamey en direction de la frontière malienne, a constaté un journaliste de l'AFP.
Après l'attaque, le président nigérien Mahamadou Issoufou a convoqué jeudi une réunion extraordinaire du Conseil national de sécurité (CNS) pour "évaluer le dispositif sécuritaire" puis s'est entretenu avec l'ambassadrice des Etats-Unis, selon les médias officiels.
Le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop a affirmé devant le Conseil de sécurité à New York que cette attaque soulignait l'urgente nécessité de mettre à pied d'oeuvre la nouvelle force internationale de lutte contre les jihadistes du Sahel, le G5 Sahel (Tchad, Niger, Mali, Burkina Faso et Mauritanie).
Mi-septembre, le président Issoufou a appelé "la communauté internationale à se mobiliser" pour doter la force du G5 Sahel "des moyens d’accomplir sa mission".