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Agadez et Diffa : Comprendre la stratégie des terroristes au Niger
Publié le samedi 7 octobre 2017   |  Actu Niger


Trois
© Autre presse par DR
Trois morts au Niger dans une attaque attribuée à Boko Haram


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Résumé : Dans un sahel dont le destin est hanté par des terroristes, des narquotrafiquants, des rebelles, des milices, des groupes d’autodéfense ou même des intérêts géopolitiques des grandes puissances, le Niger semblait relativement maitriser sa situation sécuritaire, jusqu’à ce que, derechef, des événements récents se mettent au travers de cette constance. D’une part, la recrudescence des attaques de Boko Haram dans la région de Diffa conjuguée malencontreusement avec une attaque dans la région d’Agadez dirigée contre les Forces de défense et de sécurité alarme les autorités.

Introduction

A l’instar de celle des autres pays sahéliens, la situation sécuritaire du Niger évolue de façon sinusoïdale. De nombreux enjeux sont en jeu qu’il faille prendre régulièrement en compte différents facteurs sociaux, politiques ou même économiques. Cette analyse partant sur des données récoltées pendant ce mois de septembre 2017 tente de comprendre les contours de la stratégie d’attaque des groupes terroriste au Niger.

I. La recrudescence des incursions de Boko Haram à Diffa

I.1. Diffa ou le martyr de Boko Haram

En général, la région de Diffa vie encore sous la menace de Boko Haram. Apres l’enlèvement de 39 personnes composées largement jeunes filles mais aussi des femmes mariées et des jeunes garçons en début juillet 2017, le groupe terroriste Boko Haram a repris ses attaques répétitives dans ce mois de septembre 2017 qui compte à lui seul 3 attaques. Des sanglantes incursions de Boko Haram sont dirigés contre des villages et campement situés dans la communes de N’Guigmi notamment dans les nuits du 02 au 03, du 04 au 05 et du 05 au 06 septembre.

Tableau récapitulatif des attaques armées au Niger : Septembre 2017.

1.2 Boko Haram ou « l’insomniaque démon »

Toutes les 3 attaques de Boko Haram dans la région de Diffa ont eu lieu pendant la nuit. Les attaques nocturnes montrent la volonté du groupe à se dissimiler rapidement en mettant en avant la surprise pour éviter un affrontement direct et frontal avec les éléments de force de défense et de sécurité. En plus on remarque qu’à Diffa toutes les cibles des villages et des campements des éleveurs. Cela s’explique par une stratégie partant des petits moyens de bord pour espérer à un important résultat. En attaquant un campement d’éleveurs, Boko Haram risque moins qu’il ne gagne. L’objectif étant alors d’emporter des vivres, des animaux ou des enfants qui peuvent servir de bras valides et éviter la riposte de l’armée.

1.3 Apeurer pour régner

Comment Boko Haram adviendrait-il à cacher tout ce trésor de guerre, d’ailleurs composer de dromadaire très mobiles ? Boko Haram recours à l’intimidation de la population. Le fait d’égorger parmi la population constitue plus un message qu’une simple volonté de tuer. Avec une telle fortune, Boko Haram doit s’assurer du silence de la population, leur meilleure arme est donc l’intimidation.

1.4 Comment s’y prendre

Face à cette insupportable situation pour les éleveurs, leur sédentarisation progressive s’impose dans cette région et cela peut être une solution à long terme. Pour entreprendre cette lourde entreprise, cela peut passer par la restriction de l’appareillement des éleveurs dans la région qui constitue une difficulté pour les forces de défense à assurer un contrôle effectif sur le territoire. Les politiques d’aide aux éleveurs peuvent prendre en compte ce facteur. Ce qui est primordial, c’est surtout de regagner un endroit sécurisé après le pâturage, ne serait-ce avant le coucher du soleil, sachant que ce moment est le plus propice aux attaques Boko Haram.

III Agadez, une région victime de sa géographie

Le 23 septembre dernier, dans la région d’Agadez, des assaillants non identifiés à bord d’un 4*4 ont attaqué un poste de contrôle d’Assamaka dans le département d’Arlit vers frontière algérienne. Les Forces de défense et de sécurité ont enregistré 3 morts, et un véhicule de la police à été emporté.

La région d’Agadez à une position géographique qui lui est tantôt favorable tantôt défavorable. L’énorme étendue du territoire rend difficile tout contrôle total de la région par des groupes armés. Cependant, Agadez est aussi victime de sa propre géographie. L’immense région fait frontière avec le Nord malien dont l’Etat central peine à exercer sa souveraineté depuis qu’il est contrôlé par des rebelles et terroristes. Agadez fais aussi frontière avec l’Algérie mais surtout la Lybie ou pilule milices et groupes armés depuis la chute du régime de Kadafi. Outre cela, le désert offre un avantage stratégique de mobilité permettant aux assaillants de prendre la fuite dans un espace dont ils ont certainement la maitrise.

Dans la région de Diffa où les attaques nocturnes permettent aux terroristes d’échapper vite à une éventuelle poursuite de l’armée nigérienne, alors que dans le désert c’est surtout la mobilité des voitures 4*4 qui donne l’avantage aux assaillants.

Souley BAKO Habibou

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