La majorité des usagers finaux constatera une hausse sur sa facture d’électricité du mois de janvier 2018.
Un point de presse organisé par l’Autorité de régulation du secteur de l’énergie (Arse), ce lundi, a détaillé le projet de loi adopté en Conseil des ministres, vendredi dernier surla structure des tarifs applicables aux usagers finaux du service public de l’énergie électrique fournie par la Société nigérienne d’électricité (Nigelec).
La nouvelle méthodologie tarifaire fixe la structure des tarifs de vente de l’énergie électrique par la Nigelec et sera mise en vigueur de janvier 2018 à 2022.
Les principales innovations concernent l’introduction d’un tarif social ; le rééquilibrage de la répartition des coûts fixes et variables, l’adéquation des tarifs de moyenne et basse tension pour une meilleure attractivité économique, la suppression de certaines catégories de tarif en basse et moyenne tension et la fusion de la haute et moyenne tension.
Le tarif social, par exemple, connaîtra une réduction de 33,20% du tarif actuel pour les usagers consommant au plus 50 kw par mois. Cette mesure touche près de 5 000 abonnés de la Nigelec, selon l’Arse.
La réduction par rapport au tarif actuel sera aussi appliquée au niveau de l’éclairage public de l’ordre de 34%. Pour l’Autorité de régulation, cette mesure qui profitera à 31% de la clientèle de la Nigelec est prise pour élargir l’éclairage public, gage d’une sécurité pour la population la nuit.
Augmentation
En dehors des réductions sur le tarif social et l’éclairage public, les augmentations vont de 8 à 48% dans les autres catégories. « Pour les usagers de la basse tension (puissance de 3 kw), il y aura une hausse de 8,9% et ça concerne près de 143 800 abonnés ; pour la Basse tension (puissance de 6 kw), il y aura une augmentation de 16,5% et elle concernera 29 000 clients ; pour les abonnés aux 12, 18 et 30 Kw, ce serait une augmentation de 48,4% qui concernera 28 355 abonnés», a déclaré Alio Toune (photo), Directeur général de l’Arse durant le point de presse.
Les usagers répartis dans la catégorie de la moyenne tension (1 169), quant à eux, connaîtront une augmentation de 16,8% sur leur facture de janvier avec la même consommation d’énergie.
« Les nouvelles mesures visent à aider les couches sociales à faible consommation, susciter l’économie d’énergie par la lutte contre le gaspillage quotidien de l’électricité et procurer au système électrique national, les ressources nécessaires aux investissements pour l’atteinte d’un taux d’accès de 60% en 2035», argumente le patron de l’Autorité de régulation pour qui la nouvelle méthodologie permettra aussi de garantir l’équilibre financier du secteur, 24 ans après le gel des tarifs d’énergie électrique applicables aux usagers du service.
Autre raison avancée par l’Arse pour justifier cette nouvelle mouture tarifaire, l’incapacité de la Nigelec à assurer, sur le long terme, la continuité du service public d’électricité sur le territoire national en matière de qualité et de couverture. « Ceci du fait du recours au thermique diesel avec un producteur privé pour la production de 30 Mw de 2012 à 2016 et le fonctionnement continu de la centrale électrique de 100Mw de Gorou Banda, corollaires à l’accroissement de la demande et des charges induites.»
Le taux d’accès à l’électricité au Niger était de 11,7% en 2016, l’un des plus bas dans l’espace Uemoa avec des disparités dans les zones rurales (moins de 1%). L’Etat dit vouloir porter l’accès à 60%, d’ici 2035.