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Les Etats-Unis et Israël se retirent de l’Unesco, jugée mal gérée et trop critique
Publié le vendredi 13 octobre 2017   |  Actu Niger


UNESCO:
© AFP par PIERRE ANDRIEU
UNESCO: Irina Bokova reconduit au poste de directrice générale
Vendredi 4 octobre 2013. Paris


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En quittant une organisation qu’elle juge mal gérée et trop critique avec l’Etat hébreu, l’administration Trump prend une nouvelle fois ses distances avec un symbole du multilatéralisme.

La sentence de Richard Haass, directeur du think-tank Council on Foreign Relations, n’a guère tardé après l’annonce, jeudi 12 octobre, du prochain retrait des Etats-Unis de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco). « La politique étrangère de Donald Trump a trouvé son thème : la doctrine du retrait », a estimé cet ancien pilier d’administrations républicaines sur son compte Twitter.

Après avoir successivement rompu un accord de libre-échange avec des pays riverains du Pacifique, puis retiré les Etats-Unis de l’accord de Paris contre le réchauffement climatique, le président américain Donald Trump a pris une nouvelle fois ses distances avec un symbole du multilatéralisme.

Il s’agit du second départ des Etats-Unis de l’organisation onusienne, et pour pratiquement les mêmes raisons. En 1984, le président républicain Ronald Reagan avait déjà mis en avant une proximité jugée trop grande avec ce qui composait alors l’Union soviétique. L’Unesco était également considérée à Washington comme mal gérée et trop critique avec Israël.

« Cette décision n’a pas été prise à la légère et reflète les inquiétudes des Etats-Unis concernant l’accumulation des arriérés à l’Unesco, la nécessité d’une réforme en profondeur de l’organisation, et ses partis pris anti-israéliens persistants », a assuré, jeudi, le département d’Etat. « Les contribuables américains ne sont pas obligés de payer pour des politiques hostiles à nos valeurs et qui se moquent de la justice et du bon sens », a renchéri l’ambassadrice américaine aux Nations unies, Nikki Haley.

Décision effective début 2018

Dans les faits, les Etats-Unis ont déjà suspendu le versement de leur contribution, en 2011, après la reconnaissance de la Palestine comme Etat membre de l’organisation. Une loi du Congrès interdit en effet le financement de toute entité des Nations unies qui comprendrait en son sein l’Etat palestinien.

Cette décision a privé Washington, deux ans plus tard, de droit de vote au sein de l’Unesco, et elle a provoqué l’accumulation d’arriérés de paiement qui devaient prochainement atteindre la somme de 600 millions de dollars (506 millions d’euros).

La décision américaine deviendra effective au début de l’année 2018. Déplorée par la directrice générale sortante de l’organisation, Irina Bokova, elle a été suivie quelques heures plus tard par un retrait d’Israël, très critique depuis des années vis-à-vis de l’Unesco. « Nous entrons dans une nouvelle ère aux Nations unies, celle où, quand on pratique la discrimination contre Israël, il faut en payer le prix », a déclaré dans un communiqué Danny Danon, ambassadeur d’Israël auprès de l’ONU.

Comme sur le dossier du nucléaire iranien, l’administration Trump ne voit qu’un seul pays rejoindre ses positions : Israël. Le premier ministre Benyamin Nétanyahou mise tellement sur sa proximité politique et personnelle avec le président américain qu’il en adopte même les ambiguïtés. Il avait préféré, par exemple, garder le silence pendant trois jours à la mi-août, après les violences provoquées par l’extrême droite américaine à Charlottesville (Virginie). Pourtant, Le chef du gouvernement israélien est plutôt connu pour sa diligence lorsqu’il s’agit de condamner des manifestations antisémites.

Rivalités diplomatiques

Dans le cas de l’Unesco, Israël suit son allié stratégique, mais en se réservant une marge de manœuvre étroite. Dans un bref communiqué, le bureau de Benyamin Nétanyahou, a salué « une décision courageuse et éthique » des Etats-Unis « parce que l’Unesco est devenu un théâtre de l’absurde qui déforme l’histoire, au lieu de la préserver. »

Le chef du gouvernement a donné pour instruction au ministère israélien des affaires étrangères de « préparer le retrait » du pays de l’Unesco. La formulation semble indiquer un processus long, qui pourrait être renversé si les circonstances s’y prêtaient, indique une source officielle.

L’identité du nouveau directeur général de l’organisation onusienne pourrait jouer un rôle important, même si elle ne changera rien aux critiques émises depuis des années par l’Etat hébreu. L’annonce du retrait américain survient en pleine élection de la personne qui succédera à Mme Bokova. Le candidat du Qatar, Hamad bin Abdoulaziz Al-Kawari, affrontera la candidate de la France, Audrey Azoulay, ou celle de l’Egypte, Moushira Khattab, qui devaient être départagées par un vote vendredi. L’Unesco est devenu l’une des arènes de la rivalité diplomatique d’Israël avec les Palestiniens, surtout depuis l’admission de 2011.

« Théâtre de l’absurde »

A intervalles réguliers, les responsables israéliens s’émeuvent de résolutions adoptées dans l’enceinte de l’Unesco, qui, sous couvert de protection du patrimoine, chercheraient selon eux à nier les liens entre les juifs et leurs sites historiques. Ce fut plusieurs fois le cas au sujet de Jérusalem Est et de l’Esplanade des mosquées (Mont du temple pour les juifs).

En octobre 2016, M. Nétanyahou parlait déjà de « théâtre de l’absurde »,rappelait l’ambassadeur israélien à l’Unesco pour consultations et annonçait une réflexion sur la place d’Israël dans l’organisation.

Début mai, le premier ministre a décidé le gel d’un million de dollars prévus au titre de la contribution d’Israël à l’ONU. Dernier épisode en date : le 7 juillet, le comité du patrimoine mondial de l’Unesco a classé la vieille ville d’Hébron (sud de la Cisjordanie) comme site palestinien « d’une valeur universelle exceptionnelle ».

Le premier retrait américain de l’Unesco avait duré dix-huit ans. Washington avait réintégré l’organisation sous l’impulsion d’un autre président républicain, George W. Bush. Ce dernier s’était montré soucieux de témoigner de son attachement à la coopération internationale alors qu’il cherchait à rallier le plus grand nombre de soutiens dans la perspective du renversement du régime de Saddam Hussein en Irak, un an plus tard.

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