Les combattants nigériens du groupe islamiste nigérian Boko Haram ont jusqu'au 31 décembre 2017 pour se repentir, a annoncé dimanche le gouverneur de la région de Diffa dans le sud-est du Niger proche du Nigeria.
Mahamadou Laoualy Dan Dano, le gouverneur de la région de Diffa, a lancé cet ultimatum lors de la visite d'un camp d'accueil de repentis nigériens de Boko Haram.
"Au delà du 31 décembre 2017, celui qui ne vient pas doit se trouver un autre statut, il ne va plus s'appeler +repenti+", a-t-il déclaré devant les 160 pensionnaires du camp, tous des combattants Nigériens de Boko Haram qui ont déposé les armes depuis décembre 2016.
La "main tendue" à Boko Haram a été lancée "le 22 décembre 2016" et "la repentance n'est pas étalé indéfiniment dans le temps", a-t-il averti.
"Nous avons donné une chance à des Nigériens qui se sont trompés" en partant "combattre aux côtés de Boko Haram", a-t-il dit.
Pour accélérer le rythme de reddition, "des moyens de communication" notamment le téléphone, sont à la disposition des ex-combattants pour qu'ils puissent "appeler leurs camarades" à se rendre "avant le 31 décembre 2017", a-t-il expliqué.
Début mars, le président Mahamadou Issoufou a "souhaité" que le mouvement de reddition "s'amplifie" et que "plus de jeunes de Boko Haram déposent les armes et reviennent sur le droit chemin".
"Nous sommes prêts à leur garantir la vie sauve et à créer les conditions de leur réinsertion socio-économique", a assuré le président Issoufou.
Le mouvement de reddition a débuté fin décembre 2016 avec un groupe d'une trentaine de combattants nigériens qui s'étaient rendus aux autorités.
Boko Haram, qui a pris les armes en 2009 pour imposer sa propre version d'un salafisme radical dans le nord-est du Nigeria, mène depuis huit ans des raids meurtriers et des attentats-suicides dans les quatre pays riverains du lac Tchad.
Le groupe islamiste, qui ne dispose pas de base au Niger, a mené ses premières attaques dans ce pays le 6 février 2015.
En août dernier, l'ONU a révélé qu'au moins 540 civils ont été tués, enlevés ou blessés lors d'attaques attribuées à Boko Haram.
La région de Diffa abrite plus de 300.000 réfugiés et déplacés, dont des milliers vivent aux dépens d'une population locale déjà très pauvre, selon l'ONU qui demande à la communauté internationale d'accroître son soutien financier pour leur venir en aide.