Le ministre américain de la Défense, Jim Mattis, a défendu jeudi l'opération qui a couté la vie à quatre soldats des Forces spéciales au Niger, tout en reconnaissant ne pas disposer de toutes les informations sur les circonstances de l'embuscade.
"Nous sommes très fiers de nos soldats", a affirmé l'ancien général des Marines interrogé par la presse sur ces faits au début d'un entretien avec son homologue israélien, Avigdor Lieberman.
Une enquête a été ouverte mais "nous n'avons pas encore toutes les informations" pour en tirer les conséquences, a-t-il ajouté.
M. Mattis a souligné que les Etats-Unis avaient déployé un millier de soldats dans la zone pour lutter contre les mouvements islamistes tandis que la France en maintient 4.000 depuis plusieurs années.
"Ils ont perdu beaucoup plus de soldats" que les Etats-Unis, a-t-il fait remarquer.
La situation en Afrique est "souvent dangereuse", a-t-il souligné. "Si nous avons des soldats là-bas et pas des volontaires du Peace Corps, c'est bien pour une raison: nous sommes armés et le danger auquel nos troupes sont confrontées pendant ces opérations anti-terroristes est bien réel".
Une patrouille conjointe américano-nigérienne opérant dans la région de Tillabéri, à la frontière avec le Mali, était tombée le 4 octobre dans un guet-apens tendu par des "terroristes" à bord d'une dizaine de véhicules et une vingtaine de motos.
L'armée française avait envoyé une patrouille de Mirage-2000 à leur rescousse mais elle n'avait pu bombarder les islamistes en raison de l'imbrication des forces au sol.
Quatre militaires américains avaient été tués et deux autres blessés dans cette embuscade qui avait également fait quatre morts et huit blessés côté nigérien.
La France avait évacué les blessés par hélicoptère et M. Mattis a révélé jeudi que les morts avaient été évacués par un appareil loué par les Etats-Unis après coup, un détail qui reçoit un écho important aux Etats-Unis où la règle est de ne jamais laisser un soldat américain blessé ou tué avant de quitter une zone de combat.
Au cours d'un point de presse au Pentagone, le général Kenneth McKenzie, un des responsables de l'état-major, a estimé que la patrouille n'avait aucune raison de s'attendre à une embuscade de cette ampleur.
"Au cours des six derniers mois, nous avons mené 29 patrouilles dans cette zone sans affrontement quelconque", a-t-il expliqué.