Durant les assemblées générales annuelles des institutions de Bretton Woods de la semaine du 9 octobre, la ministre nigérienne du Plan, Aichatou Kane Boulama (photo) a présenté devant les investisseurs américains et étrangers les défis issus du diagnostic stratégique pour la mise en œuvre du Plan de développement économique et sociale (Pdes 2017 – 2021). Ceci, pour permettre à ces derniers de connaître les réalités et les secteurs prioritaires en termes de besoin.
A l’ordre de ces défis, 8 retiennent l’attention : une croissance économique erratique ; une forte pression démographique ; les menaces sécuritaires ; la faiblesse du capital humain ; la faible performance de la gouvernance ; la faible résilience des systèmes de production face aux changements climatiques ; l’insécurité alimentaire et nutritionnelle récurrente et enfin les comportements et mentalités peu propices au développement.
Croissance économique irrégulière
Le Niger attend une croissance d’1 à 1,5% du PIB cette année, selon les prévisions de la Banque mondiale. Devant les partenaires de la Bad, Bid, Badea, Sfi et du Fonds saoudien, la ministre nigérienne a relevé un faible taux de pression fiscale et de rationalisation des exonérations fiscales, un faible développement des infrastructures, une faible efficacité des dépenses publiques, un faible développement des chaines de valeur agro-sylvo-pastorale, un faible niveau de consommation de crédits sur le financement extérieur, une faible diversification de l’économie, etc.
Pression démographique et développement social
Le Niger présente l’une des plus fortes croissances démographiques au monde. Le taux de fécondité est le plus élevé (7,6 enfants par femme) avec une population qui devrait quadrupler d’ici 2050 selon les Nations unies. 30% des filles se marient avant l’âge de 15 ans et 75% avant 18 ans. Face à ce défi, Mme Kane mise sur l’amélioration de l’éducation à tous les niveaux d’enseignement ; l’élargissement de l’accès à la planification familiale par la formation de 40 000 sage-femmes; l’autonomisation de la femme, la promotion de la scolarisation de la jeune fille, etc.
L’essentiel de la population vivant dans les milieux ruraux, le membre du gouvernement compte promouvoir l’alphabétisation fonctionnelle en milieu rural, la qualité des services de santé notamment la santé de reproduction, l’élargissement de la protection sociale à toutes les couches ; l’insertion socio-économique des jeunes ; l’accès à l’eau ; etc.
Changement de comportement
Recul de l’éthique au travail, incivisme fiscal, incivisme par rapport au bien public, recul de la valeur du mérite, les perceptions sur la scolarisation de la jeune fille sont entre autres, les dures réalités auxquelles le Niger fait face, selon la responsable du portefeuille du Plan. Pour y remédier, elle évoque la renaissance culturelle partie intégrante du programme du gouvernement depuis 2011. Ceci, en vue d’inciter un changement de comportement, une culture démocratique, républicaine et la promotion des valeurs citoyennes.
Aichatou Kane Boulama a également parlé de l’amélioration du cadre de vie des populations mises à rude épreuve par la surexploitation des ressources naturelles, la lutte contre les effets du changement climatique, l’amélioration de la gouvernance politique, administrative et la modernisation de la justice.
Le Niger compte mobiliser environ 13 milliards de FCfa pour mettre en œuvre le Pdes 2017 – 2021. 8 milliards de FCfa proviendront des dépenses publiques notamment l’investissement privé et les ressources extérieures à mobiliser. Une table ronde des partenaires est prévue du 12 au 14 décembre prochain à cet effet en France.