Depuis la transmission du projet de lois des finances 2018 à l’Assemblée nationale par le gouvernement, les organisations de la société civile nigérienne sont montées au créneau pour dénoncer avec virulence certaines dispositions de ladite loi. Ces structures de la société civile estiment que le budget programme 2018, à travers ses nouvelles mesures fiscales et autres taxes, est contraignant voire lourd à supporter par les populations nigériennes déjà meurtries du fait de la paupérisation. Autrement expliqué, la loi des finances sur le budget programme 2018 a été présentée au parlement dans un contexte où le Niger fait face à une situation économique et financière particulièrement difficile, résultant en grande partie de la mauvaise gestion et de la corruption.
A comprendre les acteurs de la société civile, cette nouvelle politique fiscale susceptible de renchérir davantage le coût de la vie. Qualifiant ces mesures d’antisociales, les organisations de la société civile s’activent à mobiliser les populations nigériennes en les édifiant sur les vrais enjeux de cette loi. Le plaidoyer en cours sur le front social vise à amener les populations nigériennes à s’opposer au budget programme en instance d’adoption par l’assemblée nationale avant 2018.
Du lobbying de la majorité au pouvoir
Selon Nouhou Mahamadou Arzika, déjà le weekend dernier, l’actuel ministre des finances M. Hassoumi Massoudou a entrepris des rencontres ‘’informelles’’ avec les personnes influentes de son parti le PNDS-Taraya (députés, ministres, operateurs économiques) en vue de soutenir le gouvernement et obtenir l’adoption de cette loi. Mais pour Nouhou Arzika, rien ni personne ne les arrêtera dans leur lutte contre cette « loi satanique ». Et cela n’en déplaise même à une certaine société civile proche du régime en place. Il s’est dit égalent indigné que des députés nationaux, représentants du Peuple, reçoivent des instructions ou des injonctions des partis politiques et autres dignitaires du régime tendant à les détourner des intérêts du peuple. Ne dit-on pas que tout mandat impératif est nul ?
De la position des Ulémas sur la question de l’héritage
Un autre point sensible du projet de loi des finances 2018 a porté sur la question de l’héritage. Les Ulémas de la place ont exprimé leur surprise et indignation que des cadres intellectuels nigériens, dans ce pays en majorité musulmane, se permettent d’appliquer des taxes sur l’héritage des orphelins alors même que la loi de Dieu prescrite dans le Saint Coran a déjà tranché la question de l’héritage.
Des intimidations et interpellation des acteurs de la société
Les principaux acteurs de la société civile engagée dans cette lutte contre l’adoption du projet de loi des finances 2018 savent et sont conscients que depuis quelque temps ils sont dans le point de mire des services des renseignements, de police et de la gendarmerie. En effet, les structures de Nouhou Mahamadou Arzika et de Moussa Tchangari projettent d’organiser des manifestations populaires les 29 Octobre et 11 Novembre prochains. D’ici là, ces deux principales structures auxquelles est venue s’ajouter le mouvement pour l’émergence des jeunes au Niger (MOJEN) présidé par M. Sirajo Issa, multiplient les actions citoyennes (conférences, débats, rencontres avec les médias) afin d’édifier l’opinion publique nationale et internationale sur les enjeux de ce projet de loi. Ce qui est certain la société civile nigérienne qui bénéficie du soutien de l’opposition politique est visiblement déterminée à aller au bout de cette lutte.