Par ordonnance datée du mardi 24 octobre dernier, le juge Adamou Boubacar du 1er cabinet du juge des mineurs au Tribunal de grande instance hors classe de Niamey, a décidé le retrait des 16 enfants « des mains des femmes coupables de délit de supposition d'enfants » et leur placement dans différents orphelinats et centre d’accueil de Niamey.
Dans sa décision, le juge des mineurs a tenu compte du fait que « l'intérêt supérieur d'un enfant suppose que celui-ci puisse grandir dans un environnement protecteur susceptible d'assurer son épanouissement physique et psychologique ». Dans ce cas et au regard des moyens dont disposent les personnes impliqués dans la « cause », le juge a reconnu qu’il est facile de présumer que les seize enfants objets de la présente procédure de protection, jouissent de bonnes conditions matérielles de vie ». Toutefois, a-t-il poursuivi dans les attendus de sa décision, « il est tout aussi indéniable que lesdits enfants objets de curiosité, sont au centre d'un psychodrame socio familial, que du fait des conditions dans lesquelles ils se sont retrouvés au Niger, leur intégration au sein des familles et de la société sera difficile, voir impossible si leur situation actuelle demeure en l'état; qu'en effet, au-delà du rejet dont il commence à faire l'objet de la part de la société et même de la famille de certaines mère supposées, ils feront irrémédiablement victime de stigmatisation de leurs pairs ; laquelle stigmatisation créera en eux un traumatisme psychoaffectif aux conséquences incommensurables; alors même que l'intérêt supérieur de l'enfant est un tout indivisible prenant en compte le développement physique, mais surtout mental de celui-ci ».
C’est pour ces raisons et d’autres relatifs à la culpabilité établi par la justice des mis en cause dans le cas de supposition d’enfants, que le juge Adamou Boubacar a estimé qu’une analyse froide de la situation de ses 16 enfants « dénote chez eux une situation de danger qui ne peut perdurer, que pour éviter les séquelles psychologiques irréversibles » et qu’il convient alors « de prendre des mesures urgentes de protection susceptible de permettre la réalisation de leurs droits ».
Cette décision provisoire intervient au moment où les personnes condamnées dans le cadre de l’affaire sont pour la plupart en train de purger le restant de leurs peines dans différents centres de détention du pays. Ces derniers temps, des informations mais non confirmées ont également fait cas du fait que certains des enfants ont été déjà amenés ailleurs ce qui pourrait compliquer la tâche à la justice pour exécuter sa décision. En cas de difficultés, le juge a d’ailleurs prévenu qu’il lui en soit référé.
Voici en intégralité, la teneur de l’ordonnance du juge des mineurs en date du mardi 24 octobre qui scelle provisoirement le sort des 16 enfants, victimes innocentes d’une affaire politico-judiciaire qui a longtemps tenue l’opinion nigérienne et au delà en haleine et qui est visiblement loin d’avoir tirée son épilogue.