Des éléments présumés de la secte Boko Haram ont égorgé, dans la nuit de vendredi au samedi dernier, un enseignant à Elmainari une bourgade située à une vingtaine de kilomètres de Diffa, ont rapporté des sources locales et syndicales.
Le défunt, père d’une dizaine d’enfants, enseignait depuis des années dans la région où il est très connu et d’où il est natif. Il était au moment des faits en service dans une école du secteur pédagogique de Geskérou comme directeur adjoint.
La secte nigériane qui sévit des années dans cette région frontalière du Nigeria et du Tchad était connue pour commettre de telles atrocités sur de paisibles villageois qu’elle soupçonne de complicité avec les autorités notamment militaires, mais c’est l’une des rares fois qu’elle s’en prend violemment à des enseignants au Niger. De quoi susciter l’inquiétude dans le corps des enseignants et autres agents de l’Etat ou travailleurs humanitaires, lesquels en dépit de l’Etat d’urgence en vigueur depuis près de deux ans et la présence des Forces de défense et de sécurité (FDS), continuent à servir dans la crainte. Ils s’inquiètent dorénavant d’être la nouvelle cible des combattants de Boko Haram dans leur sombre dessein de mettre fin à tout ce qui de loin ou de près renvoie à « l’éducation occidentale ».
Des voix s’élèvent ainsi pour appeler le gouvernement à renforcer désormais la sécurité au niveau des écoles enfin que les enfants et leurs enseignants ne paient pas encore un lourd tribut au contexte sécuritaire des plus délétères dans lequel végète la région. Plusieurs écoles ont dû d’ailleurs être fermées depuis les premières attaques de la secte dans notre pays en début 2015.