Des étudiants nigériens ont déposé mercredi "une plainte contre X" après la mort d'un de leurs camarades lors d'une manifestation réprimée par les forces de l'ordre en avril, a annoncé l'un de leurs responsables.
"Nous avons déposé une plainte contre X relativement à l'assassinat ignoble de notre camarade, Mala Bagalé, pour réclamer justice", a déclaré aux journalistes Salha Kaïla, un des dirigeants de l'Union des étudiants nigériens à l'Université de Niamey. "Il revient à la justice de faire véritablement son travail" et de "créer le plus tôt possible" les "conditions pour traquer les auteurs, les complices" de la mort de l'étudiant.
Le rapport d'une commission d'enquête indépendante avait conclu à la mi-août que Mala Bagalé avait "été victime du tir d'un projectile d'un élément non identifié de la gendarmerie", déployée près du campus de Niamey. Toutefois, le rapport relève que ces gendarmes affirment "n'avoir ni tiré, ni entendu une déflagration" dans l'instant ayant précédé la découverte du corps de l'étudiant devant le portail du campus.
A Niamey, les étudiants avaient lancé le 10 avril un important mouvement de protestation pour réclamer de meilleures conditions de vie et d'études, qui a conduit à des affrontements avec les forces de l'ordre et à la fermeture pendant plusieurs jours du campus.
Le 22 août, trois policiers nigériens avaient été condamnés à un an de prison ferme pour avoir sauvagement battu dans leur véhicule un autre étudiant qu'il avaient capturé lors de la manifestation. Ces policiers, membres de la brigade antiémeute, doivent également verser 15 millions de francs CFA (environ 23.000 euros) de dommages et intérêts à l'étudiant victime de violences.