Selon Melissa Rousset, une spécialiste de la finance digitale, on verra se développer dans les prochaines années, en Afrique de l'ouest francophone, le crédit scoring, une technique qui consiste à évaluer la capacité de remboursement d’un demandeur de prêts, grâce à l'analyse des données le concernant.
Le crédit scoring, très développé en Afrique de l'est, a permis d'y améliorer l'inclusion financière. Jusqu'à présent, la décision de donner ou non une suite favorable à un demandeur de crédit, repose encore largement sur des outils d'évaluation préconçues et peu flexibles.
Par exemple, plusieurs consommateurs de crédit de communication téléphonique ne s'en rendent pas toujours compte, mais derrière le service de prolongation du temps ou du volume des appels, se cache un service financier qui applique cette technique du crédit-scoring. Les montants disponibles sont graduels et fonction effectivement de l'historique et des habitudes de consommation identifiées chez le client, selon des variables statistiques analysées par des logiciels de l’opérateur.
Melissa Rousset pense globalement que cette technique est une, parmi d'autres, qui marquent le dynamisme des technologies associées à la finance en Afrique francophone. Si en effet les fintech se sont développées rapidement dans la région, elles peinent encore à y drainer un volume d'activité adéquat. Dans la zone UEMOA par exemple, le taux d’activité est passé de 54% en 2013 à seulement 34% fin 2016, même si le volume des opérations a été multiplié par près de 7 sur la même période
Rappelons que l’experte partage une forte expérience, qu'elle met à contribution au sein de Microsave, une firme de consulting en inclusion financière, opérationnelle en Asie et en Afrique à travers 11 bureaux de représentation. La société accompagne notamment les banques, les sociétés de service de prêt digitaux ou encore les gouvernements, afin de parvenir à une intégration financière plus importante et plus pertinente de toutes les couches des populations.