Le Bureau Exécutif National de l’Association Nigérienne pour la Défense des Droits de l’Homme (ANDDH), réuni en session extraordinaire le mardi 24 octobre 2017, s’est penché sur la situation sociopolitique et sécuritaire qui prévaut dans notre pays.
1-De l’Affaire de tentative du coup d’Etat et de la situation du Lieutenant Awal Hambali
- Considérant que toute personne poursuivie est présumée innocente, jusqu’à ce que sa culpabilité ait été établie et doit être jugée dans un délai raisonnable et si elle est placée en détention, jouir des droits qui lui sont légalement reconnus ;
- Considérant qu’au regard des informations déjà révélées par les autorités politiques elles-mêmes, les faits présumés de tentative de renversement du régime en place reprochés aux personnes actuellement détenues dans diverses maisons d’arrêt ne sauraient justifier une détention préventive dont la durée est vraisemblablement disproportionnée par rapport aux nécessités de l’instruction. -S’agissant du cas précis du lieutenant Awal Hambali, détenu à la maison d’arrêt de Téra, les conditions de la détention, telles que révélées par sa famille et les évènements récents survenus dans cette maison d’arrêt tels qu’ils ont été expliqués par certaines autorités, ne peuvent que susciter des inquiétudes et appeler une enquête sérieuse sur ce qui s’est exactement passé dans cette maison d’arrêt et les conditions de détention du Lieutenant Hambali. La situation du lieutenant Hambali ayant déjà fait l’objet de saisine de la Commission Nationale des Droits de Humains par sa famille, le BEN/ANDDH attend de la part de cette institution un traitement conséquent de cette requête et exprime sa disponibilité à s’associer à toute initiative dans ce sens.
Le BEN/ANDDH lance un appel à la juridiction saisie de l’affaire de tentative présumée de coup d’Etat pour un jugement rapide de cette affaire ;
2-De la situation académique
Considérant la déliquescence rampante du système éducatif nigérien, caractérisée par des risques divers de perturbations après une précédente année déjà escamotée ;
Le BEN/ANDDH interpelle le gouvernement sur la nécessité d’une prise en charge sérieuse et globale de la question du système éducatif et demande aux députés nationaux déjà saisis du projet de loi des finances 2018, d’examiner le budget de l’éducation avec tout l’intérêt que revêt la situation actuelle de tous les ordres d’enseignements.
3-De la question des élections
Le BEN/ANDDH constate avec regret que le processus électoral tel qu’engagé par les pouvoirs publics ne repose pas sur le consensus requis de la classe politique autour, tant des textes modificatifs adoptés que la mise en place des structures de gestion des élections, notamment la CENI. Aussi, le BEN/ANDDH exprime-t-il son indignation face à la violation de la Constitution que constitue le refus d’organiser les élections locales, et demande au pouvoir en place de réviser son approche, pour gérer la question des élections dans un esprit de consensus, afin d’asseoir les bases d’un processus électoral apaisé, crédible et acceptable pour l’ensemble des nigériens.
4-De la situation des personnes enlevées à NGALEWA
Depuis l’enlèvement le 2 juillet 2017 de 39 personnes à NGALEWA par la secte Boko Haram, le BEN/ANDDH suit avec attention ’évolution de ce dossier. Tout en réitérant sa profonde compassion aux familles des victimes de cet enlèvement, le BEN/ANDDH invite le gouvernement à explorer toutes les voies qui permettent de ramener à leurs familles respectives, ces citoyens innocents.
5-Des perspectives d’enchérissement de la vie résultant des mesures fiscales et tarifaires de la Nigelec
Considérant les mesures impopulaires de réaménagement tarifaires de la NIGELEC et les mesures fiscales annoncées dans le projet de la loi des finances 2018 et leur répercussion évidente sur la qualité de vie des citoyens nigériens ; qualité de vie déjà soumise à rude épreuve par l’incapacité de l’Etat à assurer régulièrement ses obligations relatives à la jouissance effective des droits économiques et sociaux ; Le BEN/ANDDH lance un appel aux représentants du peuple que sont les députés, pour qu’ils examinent le projet de loi des finances dans le sens d’une prise en compte de la situation déjà difficile que traversent les populations auxquelles ils ont promis, devant Dieu, d’assurer non pas la vie difficile, mais le bonheur, sinon un mieux-être.
En tout état de cause, le BEN/ANDDH rejette ces mesures attentatoires aux droits vitaux des citoyens nigériens et exprime sa disponibilité à s’investir aux côtés des organisations sœurs, pour faire aboutir toute initiative tendant à les mettre en échec.