Du 4 au 11 novembre 2017 s’est déroulée la 28ème édition des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC) dont le palmarès a été annoncé lors de la cérémonie de clôture organisée dans la soirée du samedi 11 Novembre au Théâtre municipal de Tunis. Cette édition a été marquée par une affluence record de plus de deux cent cinquante mille (250.000) spectateurs venus du monde entier.
Après la mention spéciale en 1969 de Oumarou Ganda avec « Cabascabo » et le « Grand Prix de l'ACCT » en 1984 pour Moustapha Diop avec son long métrage « Le Médecin de Gafiré », cette année c’est la jeune cinéaste nigérienne Linda Leila Diatta qui a fait parler du Niger aux Journées Cinématographiques de Carthage (JCC), le plus ancien festival de cinéma du continent africain et du monde arabe. En effet, la jeune réalisatrice a remporté le Tanit d’or, la première place à la compétition officielle des courts métrages documentaires avec son premier court-métrage intitulé « Jackenson », le seul film en lice issu du Niger.
Il s’agit d’une coproduction Niger/Haïti, une tendance qui s'affirme, en Afrique comme ailleurs et qui a permis à Linda Leila Diatta et le vidéographe et disc jokey haïtien Jean Marc Poteau, deux jeunes artistes de différentes cultures de renverser la tendance avec ce très beau projet cinématographique. Depuis sa sortie en mars 2017, le film a été sélectionné au sein de plusieurs festivals internationaux notamment le « Short Film Corner » du Festival de Cannes, l'un des plus grands rendez-vous de producteurs et réalisateurs du monde entier, puis en compétition officielle au Silicon Valley African Film Festival, Delhi Shorts international Film Festival et les Journées Cinématographiques de Carthage (Carthage Film Festival). Un début sans faute pour cette cinéaste de tout juste 31 ans.
Le film retrace l’histoire de JACKENSON, un jeune boxeur de seulement 13 ans profondément marqué par la vie dans le célèbre bidonville de Cité Soleil en Haïti. La lutte pour survivre à Cité Soleil attire de nombreux jeunes à une vie de crime, mais il est déterminé à céder son chemin pour aller vers le haut. Alors qu'il se prépare à sa prochaine bataille contre un club rival, il doit dépasser toutes les attentes.
Un film plein d’émotion et de suspens qui a gagné l’estime du public et l’attention du jury des Journées Cinématographiques de Carthage. A travers le sacre de Linda Leila Diatta, c’est tout le Niger qui est honoré. Il reste aux autorités en charge de la Renaissance Culturelle de porter une attention soutenue au 7ème Art nigérien qui s’impose de plus en plus au plan africain et mondial.