La police nigérienne a présenté lundi à la presse plus de 13 tonnes de faux médicaments acheminés à Niamey depuis l'Inde via un port ghanéen, selon un de ses responsables.
"Ce sont 1.813 cartons, soit un peu plus de treize tonnes de produits pharmaceutiques contrefaits que nous avons saisis", a précisé Mme Ousmane Bako Nana, porte-parole des services de répression du trafic illicite des stupéfiants.
Ces faux médicaments, destinés au marché local, ont été commandés par des opérateurs avec "la complicité" d'un agent "corrompu" d'une société officiellement agréée dans la distribution de produits pharmaceutiques.
Parmi les médicaments saisis figurent des antalgiques et des anti-inflammatoires, ne comportant ni référence du fabriquant ni étiquettes. Sur un des emballages on peut même lire : "Laissez à la portée des enfants".
"Cela fait mal aujourd'hui de constater que dans la sous-région, le Niger devient le dépotoir de ces produits", a dénoncé Chaïbou Samna, le procureur de la république à Niamey.
M. Samna promet "des sanctions exemplaires" contre les responsables et exhorte les Nigériens "à se réveiller pour lutter" contre ce type trafic "nuisible à leur santé".
Le marché des faux médicaments est florissant au Niger où ils sont vendus à la criée, en ville et à proximité des pharmacies officielles. Depuis des décennies, syndicats et propriétaires des pharmacies demandent aux autorités de démanteler les réseaux de trafiquants, derrière lesquels se cachent parfois d'influents commerçants et hommes politiques. Mais l'extrême pauvreté des populations est citée comme un facteur expliquant la persistance de ce marché illicite.