Dans une tribune au « Monde », Thierry Allafort-Duverger, le directeur général de Médecins sans frontières France, juge hypocrite la posture de la France, qui favorise l’interception de migrants par les gardes-côtes libyens et dénonce leurs conditions de détention sur place.
Ce 25 novembre, notre équipe sur place en Libye réalisait des consultations médicales auprès d’un groupe d’une centaine d’hommes et de femmes dans un centre de détention de la région de Misrata. Ils venaient d’être conduits là après que leur embarcation eut été interceptée par les gardes-côtes libyens. Malgré notre présence sur le terrain, nous sommes incapables de dire ce qu’il advient ensuite de ces personnes quand elles sont en centre de détention : des patients que l’on voit en consultation disparaissent d’une semaine sur l’autre sans explications.
Depuis l’été 2017, ces interceptions en mer par des gardes-côtes libyens s’intensifient grâce à une politique assumée de soutien de l’Union européenne et de ses Etats membres, en premier lieu la France et l’Italie. La Libye est plus que jamais une nasse pour ceux qui espéraient y travailler ou y transitaient avant de chercher un refuge ou des opportunités d’avenir en Europe.... suite de l'article sur LeMonde.fr