Niamey - Les travaux de la deuxième session ordinaire de l’Assemblée Nationale du Niger au titre de l’année 2017, dite session budgétaire, ont pris fin ce lundi 4 décembre. C’est le Président de l’Institution Ousseini Tinni qui a procédé à la clôture des travaux, en présence du Premier Ministre, des Présidents d’Institution républicaines, des membres du Gouvernement nigérien, ceux du Corps diplomatique et plusieurs autres invités.
Dans un discours, le Président de l’Assemblée Nationale a d’entrée de jeu fait observer que cette session a « soulevé tant de polémique, de malentendus et de passion », faisant ainsi référence aux vagues nées de la transmission à l’Assemblée Nationale de la loi des finances 2018 dans laquelle le Gouvernement a adopté des mesures fiscales nouvelles.
Mais, s’est réjoui M. Ousseini Tinni, les appréhensions qu’elle a suscitées « n’ont pas résisté à l’examen du texte et, plus tard, un travail de longue haleine a permis aux Commissions d’en saisir toute l’intelligence », ce qui a permis de doter le Niger d’un budget bâti selon une architecture novatrice qu’est le budget-programme.
Selon le Président Ousseini Tinni, le débat intéressant né autour de la loi des finances 2018 est « la preuve du grand éveil des consciences dans notre pays », pour avoir conduit à une démarche participative ayant inclus toutes les sphères de la société. Du coup, a-t-il indiqué, « le résultat final est donc une œuvre collective qui n’a laissé place ni à l’approximation ni à l’erreur, une œuvre collective dont la motivation repose sur la poursuite de l’intérêt général, résultante des intérêts individuels et de ceux de la communauté ».
Aussi, a-t-il voulu exhorter le Gouvernement « à veiller à la qualité de la dépense » car, « des prévisions budgétaires aussi solides soient-elles ne valent que par une exécution rationnelle où souplesse et rigueur ne doivent pas s’exclure ». Il l’a également invité « au respect scrupuleux des orientations des différents programmes pour lesquels les ressources sont allouées selon des critères précis ».
A l’endroit des citoyens, il les a appelés à s’acquitter de leur devoir « de participer à la protection de la cité et surtout celui de participer à sa conservation et à son épanouissement par une contribution financière, sans contrepartie immédiate ». Ne pas le faire, c’est « perdre peu ou prou sa qualité de citoyen », a fait remarquer le Président de l’Assemblée Nationale, tout en rappelant que « nous avons un pays à bâtir », alors que « notre chantier a pris du retard ».
Le Président Ousseini Tinni a également évoqué le contexte du fait migratoire qui fait l’actualité ces derniers jours « en raison de ses fâcheuses conséquences dans un pays voisin, où des individus sans scrupules pensent qu’il est possible de revenir aux années sombres de l’avilissement et de l’asservissement de son prochain, juste parce qu’il vient d’ailleurs ou qu’il est d’une autre race ».
Pour lui, cette situation n’est pas « à banaliser » et qu’au-delà des condamnations verbales, il faut « agir collectivement à travers les organisations compétentes que la communauté internationale s’est donnée », a suggéré le Président de l’Assemblée Nationale du Niger.