L’éviction de Mohamed M’Bareck de la vice-présidence du bureau politique national de l’Alliance des Mouvements pour l’Emergence du Niger (AMEN-AMIN) et son exclusion dudit parti ne semblent pas produire l’effet de dissuasion. La crise prend de plus en plus de l’ampleur.
Si jusque-là, la contestation ne s’est arrêtée qu’au niveau de la coordination régionale AMEN-AMIN de Tahoua dont Mohamed M’Bareck est le patron, désormais, ou disons depuis le samedi 2 décembre 2017, c’est l’effet contagieux dans la cité des Djermakoyes. Certes, Dosso n’a pas franchi le rubicond comme Tahoua et n’a point retiré sa confiance au Président du Parti, Ladan Tchiana (du moins de façon formelle), mais les ténors de la déclaration du 2 décembre 2017 ont rejeté les conclusions de la réunion du Bureau Politique National en date du 11 novembre 2017 et sont alignés derrière la cause M’Bareck, et ils exigent sa réhabilitation. La réponse du berger à la bergère ne s’est pas fait attendre. Dès le lendemain de cette entrée en « rébellion », par décision signée du Président du parti, en date du 3 décembre 2017, il est notifié la dissolution du bureau de la coordination de Dosso et la convocation le même jour d’une conférence régionale sous l’égide de membres désignés cette fois par Ladan Tchiana. Selon de nombreux observateurs, il s’agit, à travers cette nouvelle convocation, de lever à la base les sanctions à l’encontre des frondeurs. Comme il n’y a pas de un sans deux et deux sans trois, après Tahoua, puis Dosso, Niamey risque fort d’emboîter le pas. Pour prendre le devant des choses et étouffer dans l’œuf l’éventuelle « rébellion » de Niamey, une réunion du Bureau Politique National sous l’égide de Ladan Tchiana aurait été tenue le samedi 2 décembre à son siège au quartier Terminus. Selon des sources concordantes, il aurait question de comportements de certains responsables régionales du parti parmi lesquels les sieurs Assane Seydou (ancien Maire central de Niamey) et Gerard Delanne (ancien Conseiller de ville de Niamey) à qui il serait reproché plusieurs griefs notamment le fameux chef d’accusation « Atteinte à l’Unité du Parti ».
D’après certains militants rentrés dans le secret des délibérations du parti de Ladan Tchiana, c’est in-extremis que les responsables indexés n’ont pas été sanctionnés, la majorité du Bureau Politique National ayant demandé de privilégier la conciliation en vue d’un retour de la sérénité au sein du parti. Niamey emboitera-t-elle le pas à Dosso et à Tahoua ? Ou bien par crainte d’une dissolution de leur structure régionale, Assane Seydou et compagnies mettront de l’eau dans leur vin ? Les prochains jours nous édifieront. Autant donc M’Bareck n’est pas prêt à lâcher du lest, autant le patron du parti Ladan Tchiana est décidé à ne faire aucune concession à une quelconque contestation. Tout cela présage d’un enlisement de la crise.