C’est par un poème dédié à l’enseignant que le ton des manifestations entrant dans le cadre de la cérémonie de pose de la première pierre de la cité de l’enseignant a été donné. C’était sous la présidence du Gouverneur Moussa Alhousseini, en présence du président du conseil régional, Pathé Bala, du maire central de Maradi, Kassoum Moctar, des responsables régionaux en charge de l’éducation, du SG du BEN SNEN ainsi que de nombreux invités.
Financés par Ecobank Niger et exécutés par la société BD IMMO, les travaux de construction de la cité du syndicat national des enseignants du Niger (SNEN) dans les huit chefs lieu de région constituent l’aboutissement d’un long processus rondement mené par le SNEN. L’objectif visé à travers cette opération baptisée « un enseignant, un logement » est de mettre les enseignants à l’abri de la précarité en leur permettant d’acquérir un logement digne de son rang. Ceci aurait pour avantage de les sécuriser et donc booster la qualité de l’enseignement, gage certain de l’atteinte des objectifs fixés par les autorités en charge de l’éducation.
C’est dire ainsi que le lancement du programme de logements sociaux initié par les plus hautes autorités de notre pays permettra progressivement de rompre le cycle vicieux dans lequel les travailleurs en général et les enseignants en particulier végètent depuis de longues années. En effet, avec le salaire de misère qu’il perçoit, il est pratiquement impossible à un enseignant de se procurer un logement au cours de sa carrière. Ce qui constitue un gigantesque paradoxe au regard de la noblesse de la mission de l’enseignant dans la société. En effet, l’enseignant a pour rôle de former des hommes. C’est donc sur ses épaules que reposent la cohésion sociale et le développement en général. Il est donc inconcevable que les enseignants soient les parents pauvres en matière de salaires et traitements des agents de l’Etat. Ce qui pose de fait la question de la dispersion syndicale observable dans le secteur de l’éducation, une dispersion qui n’est pas étrangère au mépris dont font l’objet les enseignants. Plus de cinquante syndicats dans le seul secteur de l’éducation, dont certains n’existent d’ailleurs que de nom, voilà la principale cause de l’inertie et de l’effritement de la lutte, toutes choses qui font que l’enseignant est considéré comme un marginal par ceux-là même qu’il a formé, c’est-à-dire les princes qui nous gouvernent.
L’exemple des syndicats du secteur de la fiscalité qui ont décidé de fusionner pour être plus forts prouve amplement que l’union sacrée est la seule manière de faire aboutir la lutte. Si les responsables syndicaux pouvaient mettre de côté leurs intérêts particuliers et leurs considérations subjectives pour se regrouper autour d’une plate forme véritable, la cause de l’enseignant sera certainement bien entendue.
Garba Boureyma
12 février 2013
publié le 12 février 2013
Source : Le Gardien