Le gouvernement nigérien réuni vendredi en conseil des ministres à Niamey a décidé de prolonger de nouveau de trois mois, à partir du 18 décembre prochain, l'état d'urgence dans les régions de Tillabéry et de Tahoua (ouest), proches de la frontière malienne, a annoncé un communiqué officiel.
Il s'agit de l'étendue des départements de Ouallam, Ayorou, Bankilaré, Abala et Banibongou, dans la région de Tillabéry, et de Tassara et Tillia dans celle de Tahoua.
La partie ouest du Niger fait, depuis un certain temps, l'objet d'attaques meurtrières perpétrées par des groupes terroristes venus du nord Mali, mettant en péril la sécurité des paisibles populations et l'ordre public, selon le gouvernement.
Il lie cette situation aux évènements survenus en Libye en 2011 qui ont entraîné la sanctuarisation du Nord-Mali par des groupes terroristes qui se sont dispersés dans toute la sous-région, notamment dans les régions de Tillabéry et de Tahoua au Niger.
Face à cette situation, le gouvernement nigérien a décidé la proclamation de l'état d'urgence par un décret du 3 mars 2017. Par la suite, l'état d'urgence a fait l'objet de trois prorogations.
Le gouvernement a décidé de proroger à nouveau cette mesure pour une nouvelle période de trois mois, à compter du 18 décembre prochain, devant la persistance de cette menace.
Pour rappel, la dernière attaque terroriste dans cette partie du Niger remonte au 21 octobre dernier où 13 gendarmes nigériens ont été tués dans l'attaque de leur compagnie à Ayarou, région de Tillabéry par des individus armés non identifiés.
Le 5 octobre, ce sont cinq soldats nigériens et quatre autres américains qui ont trouvé la mort dans des combats avec plusieurs dizaines de terroristes lourdement armés, dans la localité de Tongo-Tongo, près de la frontière malienne.
En outre, les Nigériens gardent en mémoire surtout cette journée triste du 7 octobre 2016, où 22 soldats nigériens assurant la sécurité des réfugiés maliens du camp de Tazalit, à 45 km au nord-ouest de Tassara (région de Tahoua), ont été assassinés par une bande de criminels armés venus encore du Nord-Mali.