Face à la volonté du Niger de décourager le départ des Subsahariens vers l’Europe, les migrants empruntent d’autres voies, à partir d’Agadez, et au péril de leur vie.
Il est résolu, inflexible. Fofana Issouf prendra le chemin de l’Europe via la Libye, quoi qu’il arrive. « Ça ne me fait pas peur », clame-t-il. Le jeune Ivoirien, 17 ans, vêtu d’un maillot de basket-ball à l’emblème des Bulls de Chicago, a tiré une chaise sous l’auvent de paille d’une maison aux murs de pisé ocre en lisière d’Agadez, la « capitale » du pays touareg dans le nord du Niger. Dans la courette terreuse, des chèvres avalent goulûment une bassine de céréales. Ces logis, où patientent les migrants avant d’embarquer vers la Libye, on les appelle des « ghettos ».
Les « ghettos » d’Agadez étaient pleins à craquer lorsque la ville était le grand carrefour migratoire ouvrant l’accès à la Libye. Depuis une bonne année, sous l’effet d’un durcissement répressif des autorités de Niamey contre le « trafic illicite des migrants », le flux de Subsahariens transitant par Agadez vers le nord s’est ralenti, même s’il demeure soutenu. La détermination de Fofana Issouf illustre la difficulté pour l’Europe et pour le gouvernement nigérien de décourager ces volontés de migration.... suite de l'article sur LeMonde.fr