Le think tank International Crisis Group revient sur l’inquiétante situation sécuritaire qui prévaut dans la zone frontière entre le Niger et le Mali.
Théâtre d’attaques récurrentes contre des militaires, la région est également touchée par de fortes violences commises à l’encontre des populations. “Bien moins médiatisées, la violence armée fait de nombreuses victimes civiles dans les régions de Tillabéry et de Tahoua, en particulier auprès des communautés nomades isolées” notent les chercheurs Jean-Hervé Jézéquel et Hamza Cherbib dans un long entretien. “Ainsi, en juillet 2017, des représentants locaux de la communauté peul (un des groupes ethniques les plus représentés en Afrique de l’Ouest et qui comptent de nombreux pasteurs) ont déclaré que des milices rivales recrutant parmi les Touareg et les Doosaak (un groupe nomade proche des Touareg et souvent confondu avec eux, mais qui parle une langue distincte), avaient tué 46 civils durant le mois, prétendument dans le cadre d’opérations de lutte contre le terrorisme. A l’inverse, des représentants touareg accusent régulièrement les Peul de tuer les membres de leurs communautés avec le soutien des jihadistes”.
Les groupes terroristes opérant dans la région à l’instar de l’Etat islamique (EI) dans le grand Sahara ou du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) tirent profit de ces tensions communautaires pour l’accès aux ressources naturelles afin d’asseoir leur présence. “(…) la plupart des sources s’accordent pour dire que les groupes jihadistes se sont enracinés au nord de la région de Tillabéry. Ces groupes auraient fait des adeptes en particulier, mais pas uniquement, chez les jeunes Peul désireux de combattre les communautés rivales, de protéger des activités commerciales ou de défendre leur communauté.”... suite de l'article sur Autre presse