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Caima : le dg maizama gaya dans les filets de la halcia
Publié le dimanche 7 janvier 2018   |  Actu Niger


photo:la
© Autre presse par DR
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L’opération « Mai Boulala » reprend du service à travers la HALCIA qui vient de faire « choper un gros morceau ». Depuis jeudi dernier en effet, Maizama Gaya, le Directeur général de la CAIMA (La Centrale d’approvisionnement des intrants et matériels agricoles) séjourne à la prison civile de Say où il a été déféré dans le cadre de l’instruction ouverte sur des manquements constatés dans sa gestion.


C’est en début de semaine, le mardi 2 janvier précisément, que le DG de la CAIMA a été interpellé par la police judiciaire. Placé en garde en vue, il a été finalement mis sous mandat de dépôt jeudi dernier et déféré à la prison civile de Say en attendant les suites de l’instruction judiciaire en cours.

DOUBLE ENQUETE

Les mésaventures judiciaires de Maizama Gaya prennent leurs sources dans une double enquête de la HALCIA mais aussi de l’Inspection générale d’Etat (IGE) relevant de la présidence de la République. La HALCIA avait déjà mis dans son collimateur le DG de la CAIMA à la suite de l’enquête qu’elle a mené sur une opération d’achat de 20.000 tonnes d’engrais de type NPK 15-15-15 et d’urée 46. Le marché d’une valeur de 6.807.098.000 FCFA a été attribué par entente directe le 2 mai 2017 à la société FERTIMIA GENERAL TRADING. Les investigations de la HALCIA ont relevé plusieurs entorses aux règles légales ainsi qu’aux procédures de passation des marchés en la matière en plus d’un soupçon de délit d’initié dans lequel le DG Maizama Gaya serait le principal bénéficiaire.

Parallèlement à ces investigations de la HALCIA, une autre enquête diligentée cette fois par l’IGE et qui s’est étendue au ministère de l’Agriculture et de l’Élevage ainsi que des services, projets et programmes relevant de sa tutelle, a mis en cause le DG de la CAIMA dans la gestion de certains fonds alloués par les Partenaires techniques et financiers. Il s’agit notamment le projet PRAPS.

C’est à la suite de ces deux enquêtes que l’étau s’est resserré autour de Maizama Gaya qui va donc devoir désormais s’expliquer avec la justice. Il convient de rappeler que jusque-là, il ne s’agit que de présomptions. L’instruction judiciaire étant en cours, elle peut relever des surprises comme c’est assez souvent le cas dans notre pays.

Le DG de la CAIMA n’est d’ailleurs pas le seul à être visé dans le cadre de cette enquête. Plusieurs cadres de la CAIMA dont le directeur financier et comptable, la directrice commerciale ainsi que le responsable en charge de la passation des marchés ont été entendus et vont devoir s’expliquer aussi. De même, des responsables de la banque ayant servie d’intermédiaire, ORABANK Niger selon nos sources, ont également été entendus par les enquêteurs.

RELENTS D’IMBROGLIO-POLITIQUE

Il faut le dire : Maizama Gaya n’est pas n’importe qui ! S’il n’a pas pu échapper aux mailles des filets de l’opération anti-corruption du président de la République, cela prouve que désormais « rien ne sera comme avant ». Le DG de la CAIMA est en effet un proche parmi les proches du président Issoufou et cela depuis fort longtemps. Militant du PNDS Tarraya de la première heure même s’il préfère ne pas se mettre en avant sur la scène politique, cet originaire de Doutchi a beaucoup pays pour sa loyauté envers le chef de l’Etat à l’époque où ce dernier n’était qu’un opposant en pleine traversée du désert.

L’opération « Mai Boulala » est-elle entrée dans une nouvelle phase, longtemps attendue, et au cours de laquelle personne ne peut se targuer de sa place au sein du pouvoir pour faire main-basse sur les finances de l’Etat et se la couler douce ? Il est très tôt pour le dire d’autant plus que même cette affaire risque de subir le même sort, celui de son « captage » par des intérêts politiques. Selon d’autres infos d’Actuniger, cet épisode de « Mai Boulala » ne serait qu’un prétexte pour mettre politiquement hors de nuire certains politiciens bien en vue et qui constituent surtout « de plus gros morceaux » que Maizama Gaya. Ce dernier disposerait en plus de preuves qui prouveraient qu’il n’aurait pas agit seul. En tout cas sans l’aval de sa tutelle. Et donc en plus de viser directement le président dont il est proche et ainsi mettre les deux en mauvaise posture, cette affaire n’est que l’une des facettes d’un « complot » plus grand. Orchestré par qui ? Mis en œuvre pour qui ? Et contre qui ? Pour le moment que des questions qui restent en suspens et qui ne sont que des aspects d’une nouvelle affaire qui est bien partie pour inaugurer un nouvel imbroglio politico-judiciaire.

A ce stade et sans verser dans les spéculations, une chose est sûre et reste essentielle parce qu’il s’agit de faits avérés. Le DG de la CAIMA a été interpellé, placé en garde à vue et déféré en prison pour de présomptions de malversations et de mauvaise gestion à la suite d’une enquête des services habilités. C’est désormais à la justice de trancher et il va de sa crédibilité, de celle de la HALCIA et de la Présidence de la République.

Il convient de rappeler, à juste titre, que ce n’est pas la première fois que la CAIMA est au centre de l’actualité pour des affaires de malversations et de mauvaise gestion. Au temps de l’ancien directeur Abdou Sidi, en poste durant le premier mandat du président Issoufou, des séries de scandale ont été apportés par la presse et ont remonté jusqu’à l’ancien ministre Oua Seydou sans qu’au final « rien ne se passe ».

A.Y. Barma

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