Le groupe islamiste nigerian Boko Haram a fait 141 victimes civiles tuées, enlevées ou blessées en 2017, soit près de la moitié des cas enregistrés en 2015 et 2016 dans le sud-est du Niger, proche du Nigeria, selon un rapport de l'ONU diffusé jeudi à Niamey.
Entre 2015 et 2017, l'ONU a répertorié 582 victimes civiles dans 244 attaques attribuées à Boko Haram dans la région de Diffa (sud-est du Niger), selon des données chiffrées et infographiques du Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha) transmises à l'AFP.
Quelque 141 civils ont été "blessés, tués et enlevés" en 2017, contre 227 en 2016 et 214 en 2015, précise Ocha sans plus de précisions. L'agence ne fournit pas de bilan des militaires nigériens qui paient un lourd tribut avec des dizaines de morts.
Les attaques les plus meurtrières ont été enregistrées dans des villages à la lisière avec le Nigeria et dans des localités riveraines du lac Tchad, à cheval entre le Niger, le Tchad et le Nigeria.
Boko Haram, qui ne dispose pas de base au Niger, a mené ses premières attaques dans ce pays le 6 février 2015. Le Niger continue d'encourager les combattants nigériens de Boko Haram à se repentir et à se rendre aux autorités.
La semaine passée, les autorités de la région de Diffa ont retardé le délai de repentance pour ces combattants, initialement fixé au 31 décembre 2017.
Le gouverneur de Diffa, M. Mahamadou Laoualy Dan Dano, avait relevé le nombre "croissant" de repentis, qui est passé de 166 à 177 depuis mi-octobre dernier. Pour Niamey, ces repentances sont le résultat d'un "affaiblissement" de Boko Haram grâce aux "actions" de la force régionale créée en 2015 par les pays riverains du lac Tchad (Niger, Nigeria, Tchad, Cameroun). Cette force régionale vient de lancer une grande offensive contre les deux factions du groupe islamiste Boko Haram dans leurs bastions du nord-est du Nigeria.