Le FRDDR a suivi avec inquiétude l’évolution de la situation créée suite à l’organisation du trente neuvième championnat de lutte traditionnelle à Zinder.
C’est donc sans surprise que le FRDDR constate avec amertume la persistance de l’escalade des dérapages survenus.
Sans surprise, car,
Lorsqu’en janvier 2015, dans son livre blanc, l’Opposition d’alors stigmatisait certains actes d’injustice pouvant conduire à une dégradation du climat social et de porter un coup à l’unité de notre pays,
Lorsqu’à plusieurs reprises l’Opposition mettait la politique de concassage des partis politiques à l’index et dénonçait les manœuvres a suscités des dissensions à l’intérieur des organisations de la société civile et syndicales,
Lorsque plus récemment encore, le 16 Aout 2017 précisément, le FRRDDR, en réaction à la dissolution des conseils d’arrondissement et de ville de la région de Niamey, s’agissant de Issouf Mahamadou, affirmait je cite : il est aussi un danger pour l’unité nationale….. » et concluait « ….la manière outrageusement discriminatoire avec laquelle cette décision a été prise, et qu’un tel acte pourrait déboucher sur des lendemains dommageables à la cohésion de notre peuple et à une égale chance de progrès dans la paix ….. »,
Le FRDDR rappelait alors les nombreux attentats qui, de façon visibles érodaient l’édifice national.
Les épisodes des concours d’accès à la fonction publique « canibalisés » ; les promotions aux hauts emplois de l’Etat en violation des normes établies ; les nominations à la tête des postes stratégiques et autres établissements publics à avantages ne tenant compte d’’aucune recherche d’équilibre national ; certains actes d’injustice visant à protéger certaines personnes pour des raisons partisanes, l’attribution ciblées des marchés publics sur fond de clientélisme et de népotisme, sont au nombre de pratiques dangereuses, sciemment voulues qui ont contribué à la création du climat délétère dont les évènements de Zinder ne sont que l’expression.
L’histoire de notre pays enseigne pourtant, avec quels talents les fondateurs de la République ont imaginé un schéma d’organisation administrative et des institutions ayant concouru au cours des premières cinquante années d’indépendance à créer les conditions d’un vivre-ensemble qui a triomphé de nombreuses épreuves.
Devenue une référence de cohésion sociale le modèle nigérien a inspiré plusieurs pays et a été enseigné dans des écoles et nombreux centres spécialisés en matière de recherche, d’intégration communautaire et de promotion de la paix !
Les nombreuses mises en garde de l’Opposition et d’autres acteurs avertis, convergent avec celle mémorable de feu Général Ali Seybou qui recommandait au présidium de la Conférence Nationale Souveraine de, « Faire montre de prospective et éviter à notre pays la perte inutile de précieuses années ». Il ajouta alors « Le Niger que vous prenez en charge n’est pas encore une nation accomplie. Son équilibre est fragile, son unité craintive ».
Ces mises en garde affirmaient toutes, que la Nation est une œuvre de construction progressive et de longue haleine. Elle ne peut être vécue dans la réalité quotidienne, qu’avec la promotion d’une gouvernance mâture et responsable, notamment dans l’exercice du pouvoir public au niveau des institutions publiques. Cette construction de la nation un processus, une route sur laquelle chaque génération doit avancer de façon responsable consolidant toujours un peu plus, les fondations antérieures.
Un chef d’Etat, les membres de son gouvernement, toutes celles et tous ceux investis des missions de pouvoirs publics, c’est-à-dire dépositaires d’une parcelle de l’autorité de l’Etat ont l’obligation de neutralité, d’impartialité et d’intégrité, de contribuer à la communion des esprits, à l’amélioration et la promotion du Bien Commun. Cela est l’ A.B.C de l’art de gouverner.
C’est donc délibérément que Mahamadou Issoufou a choisi de privilégier l’option des pogrom si coutumiers aux régimes fascistes en créant volontairement des foyers tensions multiples aux relents ethno régionalistes qui lui fourniraient l’occasion de contourner le suffrage populaire, noyauter l’installation du biométrique sous des prétextes fallacieux avec peut-être la caution de certaines institutions coutumières et rester au pouvoir.
Les comportements et actes de ces dernières années posés par les gouvernants sont en porte-à-faux d’avec les impératifs de la construction d’une nation digne, solidaire et prospère.
A cet égard, la déclaration ambiguë du gouvernement et les vaines menaces d’arrêter des prétendus fauteurs de troubles sur les réseaux sociaux est une fuite en avant, dès lors qu’elles n’annoncent pas les sanctions appropriées déjà prises à la hauteur de la gravité des actes commis par des responsables clairement identifiés.
C’est à ce prix et à ce prix seulement, que notre appartenance à ce pays sera vécue par chacun et par tous comme des citoyens, acceptant en retour la contrepartie de leurs obligations.
C’est à ce prix également que chaque citoyenne et chaque citoyen pétri de la nécessité de contribuer à ce « vivre ensemble » apportera sa pierre à l’œuvre de construction nationale faisant du Niger une nation, c’est-à-dire une famille dont les liens de solidarité sont intangibles, dont le destin, comme son cadre géographique, sont uns et indivisibles.
Et c’est enfin au prix de la correction et de la conformation de sa gouvernance aux impératifs ci-dessus uniquement que Issoufou Mahamadou évitera à notre peuple des lendemains dramatiques que d’autres peuples non loin de nous ont vécus il n’y’a pas si longtemps.