Ils étaient plus d’un millier à manifester, hier, dans la capitale et d’autres villes du Niger contre la loi de finances 2018, munis de pancartes sur lesquelles on peut lire, entre autres, les messages « Non à la loi de finances 2018 », « Non à l’injustice comme mode de gouvernance au Niger ».
A Niamey, la manifestation, suite à l’appel d’une coalition d’organisations de la société civile, a débuté de la place Toumo pour chuter devant le Parlement.
« Nous rejetons cette loi de finances 2018, parce qu’elle comporte toute une batterie de mesures à caractère fiscal et administratif susceptibles d’affecter sérieusement la situation, déjà difficile, des ménages nigériens», mentionne-ton dans le mémorandum rendu public à la fin de la manifestation.
« Les cadeaux fiscaux offerts par le gouvernement, s’élèvent à environ 29 milliards de francs CFA pour les seules compagnies de téléphonie, du fait uniquement de la suppression de la taxe sur la terminaison du trafic international entrant (TATTIE), tandis que le « manque-à-gagner » lié à la modification des taux et des modalités de calcul de l’impôt minimum forfaitaire pour les marketeurs et les promoteurs indépendants du secteur des hydrocarbures, est estimé à près de 15 milliards de francs CFA», poursuit le communiqué.
Samedi dernier, à l’occasion de la célébration du 27ème anniversaire du Pnds (parti au pouvoir), le chef du parti, le ministre de l’Intérieur, Mohamed Bazoum, a répondu aux critiques formulées contre la loi de finances : « Ces mesures (prises en compte dans la loi de finances, ndlr) n'ont rien d'excessif. Elles consistent notamment dans la mise en œuvre d'une directive de l'Uemoa de 1998, appliquée par tous les pays de la communauté à laquelle nous ne saurions éternellement nous dérober».
La manifestation s’est aussi déroulée à Zinder (seconde ville, selon la taille de la population) et à Dosso (sud-ouest).
C’est en novembre dernier que la loi de finances 2018 a été votée et prévoit une hausse du taux de pression fiscale de 13 à 16%.