Lundi 15 janvier 2018, ils étaient nombreux dans leurs véhicules communément appelé station. Comme d’habitude quand les scolaires sont en mouvement les antiémeutes sont déployés dans la ville.
Après une accalmie d’un trimestre, la section des lycéens et collèges de Niamey a tenté de sortir hier matin. Une marche certainement non autorisée au vu de l’ampleur de la répression. Ce mouvement des jeunes scolaire de Niamey arrive dans un climat de tension entre les différents syndicats de l’éducation et le gouvernement du Niger. Les enseignants et chercheurs du supérieur étaient en grève la semaine passée, le SNEN et la Fédération Unitaire des Syndicats de l’Education du Niger (FUSEN) l’un des deux grands regroupements syndicaux des enseignants est en pourparlers avec le gouvernement, la CAUSE Niger-SYNACEB, l’autre pôle, a appelé sa base à la mobilisation la semaine passée.
Ce mardi matin seulement, alors que les lycéens et collégiens de Niamey observait leur deuxième jour de grève, la synergie CAUSE Niger-SYNACEB a tenue des Assemblée générales sectorielles dans toutes ses sections à Niamey et à l’intérieur du pays. Cela en prélude à un débrayage de deux jours prévu pour jeudi 18 et vendredi 19 janvier prochain.
«L'éducation est l'arme la plus puissante qu'on puisse utiliser pour changer le monde. Nelson Mandela »
En 2016 – 2017, du fait de la grève, les élèves n’ont pas fait un bon trimestre de cours. Avec le calme constaté cette année, depuis la rentrée d’octobre, les parents d’élèves ont lancé un ouf de soulagement. Et voilà que tout d’un coup les perturbations reprennent de nouveau.
Il faut savoir que les grèves perlées des enseignants et des élèves sont la principale cause de la baisse de la qualité de l’enseignement au Niger. L’école c’est un programme, et chaque classe a un minimum d’acquis qu’il faut avoir pour passer en niveau supérieur. L’élève qui fait 5 mois de cours sur 9 en première année n’a aucune chance de comprendre la deuxième année. Et c’est ainsi que d’année en année, ils quittent le primaire pour le secondaire avec six ans de lacunes accumulés.
Tout le monde est fautif dans cette descente aux enfers. Le gouvernement pour avoir négligé certains de ses engagements, les syndicats parce que trop radicaux sur leurs positions, les élèves parce qu’ils s’accrochent à la grève qui n’est pas la meilleure des méthodes de lutte. Il faut donc que tous s’impliquent pour sauver nos enfants dont l’avenir prend un coup à chaque fois qu’un syndicat dépose la craie. Tout le monde est interpelé. Les parents d’élèves, les chefs religieux et coutumiers également doivent s’y mettre. Ils doivent surtout appeler les uns et les autres à la raison afin que notre école retrouve son lustre d’entant. Le jeu en vaut la chandelle, « l’école c’est la clé de tout développement ».