Les sieurs Idé Kalilou inspecteur principal des impôts et ancien Directeur général des Impôts, Malla Ari, manager et ancien directeur der cabinet de plusieurs Premiers Ministres, et enfin Saidou Bakary, ancien coordonateur de la cellule Crise alimentaire (cabinet du Premier), tous trois cadres accomplis de l’administration publique, nonobstant leur parcours professionnel pour lequel ils ont donné l’essentiel de leur énergie et tout leur savoir-faire acquis dans de grandes écoles et universités, n’en finissent toujours pas de croupir en prison depuis plusieurs années. Ils ont été épinglés dans leur traitement de l’affaire dite de l’achat de vivres aux populations Nigériennes éprouvées par la crise alimentaire des années 2004- 2005. Ils étaient en ce moment là des proches collaborateurs d’un ancien Premier ministre, en l’occurrence Hama Amadou. Autrement dit, ils sont en train de rende compte de leur gestion antérieure d’un vieux dossier aujourd’hui oublié. Qui plus est, ils ont tous gérés les financements extérieurs. Mais, comme en politique il faut aussi admettre la méthode de règlement de compte et parce que le vent ne souffle plus du côté de la formation politique qu’ils ont librement choisie, (le Moden Lumana Africa) leurs ténors du ré- gime actuel ont décrété une inspection à propos de ce vieux dossier dans lequel d‘importantes sommes d’argent auraient été détournées de leur objectif. C’est cela leur faute, même dans leur statut de simples exécutants de directives de leur hié- rarchie. Ainsi, à défaut du principal fautif, l’on cherche plutôt noise aux administrateurs de tâches. De toutes les façons, en Administration publique, tout le monde la manière dont se passe les choses : Vous recevez des ordres de votre chef hiérarchique ; Vous exécutez bien entendu ordre et consigne reçus et longtemps après, ce sont ceux-là qui ont conduit les tâches qui doivent fournir toutes les explications. Certains enquêteurs vont jusqu’à vous demander l’usage qui a été fait de certains fonds ou encore pourquoi un marché a été attribué à tel opérateur économique etc.…
Dans de telles conditions, hélas, vous ne pouvez qu’être dans l’embarras sinon dans la très grosse gêne de renier des actes pourtant de votre ressort. Mais de façon rationnelle, comment un simple administrateur travaillant sous ordres, peutil prendre sur lui la responsabilité d’attribuer un marché de plusieurs milliards de nos francs à un opérateur économique qu’il connait à peine ? Ironie de la chose, bien souvent certains adjudicateurs de marché ne prennent même pas la peine de livrer les commandes dus et n’ont jamais fournis de bon réception, pourtant ils en arrivent à se taper des millions indus. Même dans ce type de cas plutôt flagrant, c’est aux administrateurs que l’on demande des comptes…
Il est plutôt facile d’accuser autrui lorsqu’on la chance de trouver du côté de l’inspection d’Etat. Et aussi, les mêmes inspecteurs savent quel type d’ordre, l’on peut refuser à un supérieur hiérarchique. De plus, certains patrons ont de leur côté et donc en leur faveur, leur grande expé- rience, sinon leur parcours exceptionnel qui peut vous faire croire qu’ils sont en mesure de déjouer les coups-bas lorsque ceux-ci adviendront. De même, que l’on peut être d’une grande naïveté à obéir à un supérieur, en croyant qu’il dispose de canaux pour couvrir les détails et fautes d’exécution…
Mais, en définitive, l’on ne peut se rendre compte de gros risques pris en la circonstance, sans savoir comment, ni quand se tirer d’affaire Voilà résumé tout le drame que vivent les sieurs Malla Ary, Idé Kalilou ou encore Saidou Bakary, tous anciens proches collaborateurs de Hama Amadou. D’ailleurs et pour chacun, ne sont-ils pas en train de payer pour leur fidélité à cet homme politique aujourd’hui contraint à l‘exil hors de son pays ?
Si donc, la justice de notre pays n’est pas comme le prétendent certains à la solde de ceux qui sont aux affaires, si elle jouit de son indépendance totale, que gagne-telle à garder dans les prisons des cadres autant de cadres valables et compétents parmi lesquels certains ont réalisé un parcours jusque-là sans faute dans leur carrière administrative ?
Ils peuvent avoir commis des fautes, cela reste possible, mais qu’ils soient juste jugés comme tout autre Nigérien. Ils ne ré- clament pas de faveur particulière, mais ils veulent connaître leur sort. Autrement dit, ne pas continuer à garder prison sans suite et sans procès.
Il y a un minimum d’avantages, sinon de faveurs auxquelles peuvent prétendre certains cadres de l’administration Nigé- rienne, même lorsqu’ils sont en faute. Ce serait alors, une manière de rendre à César ce qui appartient à César…