Cent cinquante-neuf milliards deux cent soixante-treize millions six cent vingt-trois milles cent quatre-vingt-seize FCFA (159. 273.623.196 FCFA), c’est le montant que les Douanes nigériennes ont réalisé à fin 2017 au titre des recettes « CASH » selon le ministère des Finances. Les réalisations correspondent à 102% des prévisions de la Loi des finances rectificatives et prouvent donc que les Douanes ont atteint et même dépassé les objectifs fixés par le gouvernement.
C’est ce qui a valut à l’ensemble de l’administration des douanes, une lettre de félicitations du ministre Hassoumi Massaoudou qui a tenu à saluer « cette performance ». « Ces résultats appréciables témoignent de l’engagement de tous les agents des Douanes dans notre mission commune de mobilisation de ressources internes » a souligné dans sa lettre, le ministre Massaoudou qui a également demandé aux Douanes de « persévérer dans ce noble effort » pour l’atteinte des objectifs assignés en 2018.
UN GOUT DE REVANCHE POUR LES DOUANES
Au delà du mérite pour le ministre Massaoudou qui motivera sans aucun doute ses troupes, pour les agents des Douanes, cette reconnaissance officielle a plutôt un certain goût de « revanche ». Sous couvert de l’anonymat, plusieurs cadres de la Douane ont confié à travers « ces félicitations et ces chiffres, la preuve que les accusations portés à l’égard du corps par le ministre à son arrivée aux Finances ne sont que des allégations sur des bases non fondées». On se rappelle que quelques temps après sa nomination et à plusieurs reprises, Hassoumi Massaoudou a implicitement accusé certains agents des douanes de faire main-basse sur une partie des recettes mobilisées. Ce qui a créé une vive tension entre le ministre et le syndicat des douanes dans un contexte déjà tendu du fait de la nomination de l’actuel DG Douanes, « un militaire avant tout ». A l’époque, le SNAD a également dû recourir aux chiffres pour prouver que les Douanes ont, surtout ces dernières années, atteint ou dépassé les objectifs qui leur ont été fixés.
Au delà de ces considérations, le fait est qu’en ces temps de vaches maigres et de manière générale de léthargie administrative, de telles initiatives du ministre Massaoudou sont des plus louables. En particulier vu sous l’angle de « la renaissance de l’administration nigérienne » prônée par les autorités. A condition toutefois, qu’autant les performants soient félicités et autant les défaillants, ceux qui auraient manqué aux objectifs, soient aussi rappelés à l’ordre. Officiellement et publiquement si besoin…