Les témoins de l’accusé Jean-Marie Atangana Mebara devaient être entendus mercredi.
Mais ni Bekolo Ahanda, expert, ni le Dg de l’ARMP ou son représentant, n’étaient là à l’ouverture de l’audience du Tribunal criminel spécial. C’est pour cela que Yap Abdou, le président, a embrayé avec l’audition des autres accusés, en attendant la présence de ces témoins dont il a ordonné la citation.
Concernant donc la violation des règles de passation de marchés sur le contrat d’audit des locations d’avions à la Camair concédé à APM Londres, qui aurait entraîné un détournement de 287 millions de F, Ephraim Inoni s’est expliqué.
« Tous les témoins ont affirmé qu’ils n’ont jamais eu de contact avec moi. Je n’étais au courant de rien et je n’ai joué aucun rôle dans l’attribution de ce marché à APM », a déclaré l’accusé, secrétaire général adjoint de la présidence de la République aux moments des faits, en 2003.
Ce dernier reconnaît toutefois qu’il a été PCA d’APM Cameroon (créée en 2002), filiale d’APM Londres, pendant un an. « On me l’a demandé et j’ai accepté.
Je n’avais aucun intérêt dans cette affaire. Quand je me suis rendu compte que j’étais inutile, j’ai démissionné », précise Ephraim Inoni. Et comment cela se fait-il que son défunt frère ait fait partie des actionnaires de la société ? « C’était un adulte.
Il ne me disait pas ce qu’il faisait. Si j’avais eu besoin d’un prête-nom, je n’aurais pas pris un de mes proches », explique l’ex-Pm. Question de l’accusation : « Etait-ce un hasard également si le compte d’APM Cameroon se trouvait à la Standard Chartered Bank dont Ephraim Inoni était également PCA ? » Réponse : « J’étais un PCA non exécutif. Je ne pouvais pas savoir ce que la banque faisait au jour le jour ». Il a précisé que les textes réglementaires que les mis en cause sont accusés d’avoir violé ont été abrogés depuis quelques années.
Une affirmation soutenue par Hubert Otele Essomba lors de son audition. L’ancien directeur général adjoint d’APM Cameroon a exprimé son incompréhension devant son inculpation, lui qui dit n’avoir posé aucun acte relatif au fameux contrat.
Pour lui également, APM n’était pas une société écran puisque « sa constitution a été régulière et transparente ». Il ne serait que la victime de Yves-Michel Fotso et Marafa Hamidou Yaya qui auraient donné son nom en dénonçant le contrat d’audit dans l’affaire de l’avion présidentiel « pour brouiller les pistes ».
Le fameux contrat, d’après lui, était légal et a été exécuté dans les règles. Pour comprendre l’implication de l’ex-PM, « APM Londres souhaitait, d’après l’accusé, ouvrir une filiale au Cameroun. Et Kevin Walls, le patron aurait souhaité que le PCA parle l’anglais, d’où le choix d’Ephraim Inoni ».
L’audience a été suspendue pour être reprise ce matin. Au menu, l’interrogatoire de Hubert Otele Essomba par l’accusation et l’audition des témoins de Jean-Marie Atangana Mebara.