Le Haut-Commissariat pour les Réfugiés de l’ONU (HCR) a lancé mercredi un appel de fonds de 157 millions de dollars (127 millions d’euros) pour venir en aide aux réfugiés déracinés par les violences de Boko Haram dans la région du lac Tchad.
Les "Nations Unies et les partenaires humanitaires doivent pourvoir aux besoins de 208.000 réfugiés nigérians et leurs 75.000 hôtes au Niger, au Cameroun et au Tchad", explique le HCR dans un communiqué.
"Loin de s’estomper, la crise de Boko Haram s’éternise", a déclaré la Haut-Commissaire adjointe du HCR, Kelly Clements, citée dans le communiqué. "Le monde ne doit pas oublier les victimes de ce conflit meurtrier, d’autant qu’il n’y a guère d’espoir pour un retour à la paix et à la stabilité dans un avenir proche".
Depuis son commencement en 2009, le conflit provoqué par le groupe jihadiste nigérian Boko Haram a conduit au déplacement de 2,4 millions de personnes dans le nord du Nigeria ainsi qu’au Cameroun, au Tchad et au Niger, selon le HCR.
"Des réfugiés nigérians continuent d’affluer dans des communautés pauvres et très isolées des pays voisins", d’après le communiqué.
Une des conséquences du conflit est "l’inquiétante montée de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition aiguë chez ces populations". "Plus de 7,2 millions de personnes dans le bassin du lac Tchad étaient victimes d’insécurité alimentaire en septembre 2017", précise le HCR.
"Le conflit a eu un impact dévastateur sur l’accès à l’éducation et les taux de fréquentation scolaire, car des centaines d’écoles ont été contraintes de fermer dans l’ensemble de la région où les niveaux d’éducation étaient déjà parmi les plus faibles du monde", note l’institution.
Les communautés qui accueillent les réfugiés sont également dans le besoin, car leurs capacités d’assistance aux personnes déracinées ont atteint leur point de rupture", alerte le HCR, qui juge indispensable une aide humanitaire pour "le logement, la santé, l’éducation, l’eau potable et l’assainissement".
Un précédent appel du HCR d’un montant de 241 millions de dollars pour 2017 n’avait été financé qu’à 56%, rappelle le communiqué.