En marge du 30e sommet de l’Union africaine, Mahamadou Issoufou livre sa vision du développement et son approche pour vaincre les groupes djihadistes.
Le président nigérien, Mahamadou Issoufou, pilote le dossier de la zone de libre-échange continentale pour le compte de l’Union africaine (UA). Il s’agit, selon lui, d’une nécessité et d’une étape « historique » vers une véritable intégration permettant, par une approche économique, de réduire la pauvreté et de lutter contre le terrorisme qui ravage la région. A la tête du G5 Sahel à compter du 6 février, M. Issoufou livre en marge du 30e sommet de l’UA, à Addis-Abeba, sa vision du développement et son approche militaire, sociale et économique pour, pense-t-il, vaincre les groupes djihadistes.
Vous êtes chargé de la question du libre-échange au sein de l’Afrique. N’est-ce pas présomptueux, notamment dans les régions sous la menace de groupes terroristes ?
Mahamadou Issoufou : Au contraire. Que les frontières soient ouvertes ou fermées, le terrorisme passe. Le développement exige plus d’intégration et un marché continental qui soit libéralisé au sein d’un marché commun. L’Afrique a plusieurs dizaines de milliers de kilomètres de frontières. Pourtant, le commerce intra-africain ne représente que 13 % des échanges continentaux. Car les infrastructures manquent, à commencer par les routes, et le trafic aérien est encore trop faible. Ce qui contraint l’Afrique à importer ses produits d’autres continents.... suite de l'article sur LeMonde.fr