Depuis l’entrée en vigueur de la loi de finances 2018, il y a quelques jours, on assiste à une augmentation anarchique des prix des produits et services sur les marchés nigériens. Ainsi, les citoyens ont constaté une augmentation des frais de transport au niveau des compagnies de transport, des frais d’envoi d’argent au niveau des mêmes compagnies, entre autres. Les différents opérateurs qui procèdent à cette augmentation évoquent la mise en application de la nouvelle loi de finances qui leur aurait imposé une augmentation des taxes qu’ils payent à l’Etat. Il reste que cette augmentation des taxes ne peut justifier certaines augmentations des prix auxquelles on assiste. Pour le cas du transport par exemple, on assiste à des augmentations de près de 50% sur le billet. Quand on calcule ce que cela peut rapporter à une compagnie de transport sur chaque passager et pendant une année, on se retrouvera à des sommes d’argent qui peuvent multiplier par mille tous les frais dus à l’augmentation des taxes qu’une compagnie de transport va payer à l’Etat dans le cadre de la nouvelle loi de finances. A l’allure où vont les choses, les observateurs s’attendent à ce que tous les autres détenteurs des produits destinés à la vente et autres prestataires des services procèdent à des augmentations dans les jours ou semaines à venir, en mettant en avant l’entrée en vigueur de la nouvelle loi de finances. Au final, les citoyens seront les seuls à supporter les sacrifices qu’impose cette nouvelle loi de finances que le gouvernement tente pourtant de justifier par la nécessité pour le Niger de mobiliser davantage des ressources internes et être de moins en moins dépendant de l’exté- rieur. Quand on connaît le niveau de pauvreté du Nigérien moyen, il est inadmissible que les citoyens lambda soient les seuls à supporter les coûts liés à la nouvelle loi de finances. Les sacrifices doivent être consentis à tous les niveaux. Le premier et grand sacrifice doit venir des gouvernants, à travers une réduction drastique des charges de l’Etat qui passe, entre autres, par la réduction de la taille du gouvernement et des postes des conseillers et autres chargés de mission au niveau des différentes institutions. Le gouvernement doit, en outre, s’investir pour éviter que le prétexte de la loi de finances soit mis en avant par certains opé- rateurs véreux afin de s’enrichir lâchement sur le dos des citoyens déjà meurtris par la pauvreté.