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Front de l’opposition indépendante (FOI) sit-in du 04 février 2018 – Place Toumo : Allocution de la Présidente
Publié le lundi 5 fevrier 2018   |  Niger Diaspora


Madame
© Autre presse par DR
Madame Mariama Gamatié, Présidente du Front de l’0pposition Indépendante (FOI)


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Assalam alley koum mes chers compatriotes,
Il y a, de cela, deux mois seulement, lors de la création de notre Front de l’Opposition Indépendante (FOI), nous prenions le ferme engagement de fédérer toutes les énergies et les forces démocratiques et patriotiques de notre pays afin de lutter contre toutes les dérives autoritaires et dictatoriales du régime en place et contre la loi de finances 2018, cette loi anti sociale, anti nationale qui, loin d’être la seule tare cette autoproclamée « renaissance », en est la dernière forfaiture perpétrée sous l’injonction de ses maîtres pour asséner aux populations nigériennes, déjà meurtries, le coup de grâce final qui disloquera définitivement tous les acquis des luttes citoyennes et patriotiques menées depuis trois décennies.
Aujourd’hui, la mobilisation dont vous faites montre, vous les populations de Niamey et de ses environs, atteste de la confiance que vous témoignez à notre front et à l’égard du combat que mène l’opposition dans toutes ses composantes. Car aujourd’hui, et vous l’avez compris, il ne s’agit plus de simple diatribe politicienne mais d’un véritable combat patriotique à engager pour sauver le Niger, pour sauver notre indépendance, notre dignité et l’avenir de nos enfants.
Pour cela, je voudrais, avant de continuer mon propos, vous exprimer nos remerciements les plus sincères pour votre mobilisation et vous dire que nous nous engageons ici et maintenant à maintenir et vivifier cette relation de confiance. Je voudrais ensuite remercier toute la grande famille de la presse privée qui grâce à la « magie » de sa profession, nous a permis de vous joindre partout où vous êtes et de diffuser encore plus loin les messages véhiculés lors de nos approches de proximité et de rencontres de porte à porte menées dans toute la ville de Niamey. C’est grâce à cette presse véritablement engagée que cette formidable mobilisation se réalise aujourd’hui.


Camarades, mes soeurs et frères nigériens, l’heure est grave !
Et devant le démantèlement, la complicité et l’asservissement de tout ce sur quoi nous pouvons compter pour protéger nos droits, devant le non respect du principe de la séparation des pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) qui fonde la démocratie et devant l’imposition du parti unique, il ne nous est plus permis d’attendre ni d’espérer autre chose que le fruit de notre propre lutte.
Et notre lutte, je veux dire la lutte de tout patriote sincère, doit viser à mettre rapidement un frein à la régression sociale et politique vers laquelle nous entraîne ce régime, par la sauvegarde de notre cadre démocratique si chèrement acquis, par la défense de la souveraineté de notre pays ainsi que des droits et des libertés fondamentales garanties par la constitution et les lois internationales.
Vous le savez bien, mes chers camarades, nous sommes sortis de l’orbite démocratique et, dans ce qu’il en reste, nous avons à faire à un pouvoir autiste qui non seulement est totalement coupé de la société mais aussi devient de plus en plus arrogant et désinvolte :
• Face aux observations et récriminations objectives et pertinentes exprimées par toutes les couches des populations sur les conséquences désastreuses de la mise en œuvre de la loi de finances 2018 anti sociale,
• Face aux souffrances des populations, à la peur d’un lendemain incertain et à l’érosion inexorable de leur pouvoir d’achat engendrée par des mesures fiscales injustifiées, injustes et inéquitables,
• Face aux protestations et aux revendications légitimes des syndicats des travailleurs publics et privés et des scolaires, qui ne réclament que leurs droits les plus élémentaires : pécules, arriérés de salaires et de bourses, meilleures conditions de vie et de travail.
Pendant qu’il accorde de somptueux cadeaux fiscaux aux multi nationales et à leurs cartels, dans un contexte national paradoxal, caractérisé par le désarroi économique et les difficultés de trésorerie :
• Le gouvernement impose l’enfer aux contribuables nigériens jusque dans les derniers retranchements que leur accordent l’héritage familial et le droit coranique.
• Le gouvernement refuse de réduire la pléthore du gouvernement, le train de vie de l’Etat et les avantages superfétatoires accordées aux membres du gouvernement, du parlement, et de toutes les institutions inutilement budgétivores et créées en parallèles aux ministères publiques, juste pour « caser » des amis et parents, du personnel politique (Hauts conseils et innombrables conseillers et chargés de mission au niveau de toutes les institutions de la République),
• Le gouvernement refuse de revoir la raison d’être des fonds politiques, et même simplement la justification de leur montant. Et quand bien même ces ressources visées par cette loi scélérate seraient mobilisées, la mauvaise gouvernance économique qui caractérise la gestion de la 7ème république et les bruyantes casseroles qu’il traînent derrière lui (uranium- gate, achat de l’avion présidentiel, la construction du fameux chemin de fer Niamey-Dosso, les prêts Eximbank, et de nombreuses autres en cours et à venir selon leur propres affirmations, ......), cette mal gouvernance, disais-je, reste une source d’inquiétude persistante quant à l’efficacité de la mesure et à l’utilisation de moyens collectées à des fins sociales profitables au pays. C’est pourquoi nous la rejetons avec force !

Mes chers compatriotes,
Il n’est point besoin de vous le rappeler, vous le vivez déjà dans votre chair et dans votre amour propre ! La sécurité dans notre pays ne fait que se dégrader de jour en jour, parce que caractérisée par des pertes en vies humaines tant au niveau de nos FDS que des populations civiles, une situation humanitaire préoccupante, une augmentation sans précédent des dépenses militaires et de sécurité et, insulte suprême à notre souveraineté et à notre liberté, la présence acceptée par le régime de la renaissance de troupes militaires étrangères sur notre territoire national.
En effet, de manière stratégique et au gré de leurs propres intérêts, les grandes puissances ont lentement déplacé l’axe du mal et de l’insécurité du moyen orient où il s’est établi depuis une décennie, vers l’Afrique de l’Est et du Centre, pour prendre en étau la région du Sahel, après avoir disloqué la Libye, déstabilisé le Mali au nord puis éclaté la Centrafrique et semer une guerre atroce autour du Lac Tchad.
Parallèlement à cela, les flux migratoires vers l’Europe en Afrique de l’Ouest, - eux-mêmes créés et entretenus avec la complicité de nos dirigeants qui ont appauvris leurs pays et abandonné la jeunesse - ont servi de prétexte pour considérer notre pays en particulier comme l’antichambre de la France et de l’Europe par où transitent tous les fléaux criminels (trafic d’armes, de drogue et de migrants, foyer de terrorisme et autres formes d’extrémisme violent,...).
Partant de cela, tout a été orchestré pour faire croire que notre système de défense et de sécurité est défectueux, poreux, tellement faible que des attaques terroristes peuvent frapper n’importe quel point du territoire national. Quelques actes retentissants perpétrés sur notre territoire attestent de cela et la moitié de notre pays a été classée en zone Rouge et Orange de l’insécurité, interdisant à la population parfois la simple possibilité de faire son élevage, son agriculture, sa
pêche ou bien son marché. Le tourisme est tout simplement banni des pratiques économiques de ce pays avec des conséquences irréparables pour les acteurs qui en vivent dans plusieurs localités du Niger.
Ces évènements ont probablement été utilisés par les puissances économiques comme alibi pour ruer vers le Niger mais ils servent d’arguments au Président du Niger pour « convaincre » que le salut se trouve dans l’installation des bases militaires françaises et américaines et la bienveillance de leurs drones. Sachant qu’au Tchad, la France dispose déjà d’une base depuis le dispositif épervier et que des forces spéciales sont stationnées au Burkina Faso, c’est tout le Sahel qui se trouve sous la surveillance des forces étrangères.
Déjà, en janvier 2011, le pouvoir de la transition, avait accepté le retour des militaires français dans notre pays. Le Gouvernement actuel, quant à lui, a autorisé le renforcement et le déploiement d’un dispositif militaire français et américain sur le territoire national, engageant ainsi notre pays dans une grave régression politique et militaire par laquelle nous perdons notre souveraineté et tous les acquis de progrès et d’indépendance.
Quand on sait qu’en 1974, ce fut un régime militaire, un État d’exception, qui a mis un terme à la présence des forces françaises dans notre pays, alors comment comprendre ce revirement de la 7ème République après plus d’un demi-siècle d’indépendance et près de 30 ans de démocratie ? Il ne s’agit ni plus ni moins que de la trahison et de la haute trahison !
D’autant plus que nos forces de défense et de sécurité ont su faire face aux conflits armés, toutes les fois qu’ils se sont manifestés sur le territoire nigérien. Ces forces ont toujours fait leurs preuves et il est absolument fondamental de leur accorder la confiance nécessaire au renforcement et à l’élévation de leur moral pour leur permettre d’accomplir leurs nobles missions. Car malgré la modicité de leurs moyens, les forces de défense et de sécurité du Niger ont toujours su déjouer les menaces malveillantes malgré les complicités avérées des puissances extérieures tendant à déstabiliser notre pays. Par ailleurs, si les forces armées nigériennes sont appelées sur d’autres fronts en Afrique pour contribuer à la sécurisation d’autres États, c’est en raison de leur réputation de discipline et de leurs compétences militaires qui témoignent ainsi de leur capacité à défendre et protéger le territoire national.
Quel est donc ce pacte avec le diable que la renaissance a conclu avec les intérêts étrangers au point de brader la souveraineté de notre pays, d’éloigner une partie de notre armée de notre territoire pour ouvrir la voie royale à l’installation des armées et de convoitises étrangères sur nos terres ?
La seule protection des mines d’uranium ne saurait justifier le déploiement des drones de renseignements ni l’installation de bases militaires dans notre Niger. La science du renseignement et le génie de la protection seraient-ils l’apanage des seuls militaires français et américains, seuls à même de tracer et de traquer les terroristes et de défendre le Niger en se passant du dispositif national de sécurité ?
La perte de la souveraineté est une gangrène qui agit lentement. Et l’issue fatale ne saurait être que le retour de l’occupation impériale, la subordination totale de notre pays aux diktats des grandes puissances, la fin des libertés et de la paix et, en un mot, et la désintégration totale de toute notre vie telle nous l’avons connue jusque-là.
Ce régime, avec les hommes et les femmes qui l’animent, restera dans l’histoire de notre pays, ou plutôt dans la poubelle de cette histoire, comme étant celui qui aura ouvert la voie à l’occupation militaire du Niger et à la recolonisation de notre économie. Il porte déjà la responsabilité de tous les pillages de nos ressources que couvrent ces forces étrangères.

Camarades, mes sœurs et frères nigériens de tous les bords et de toutes les conditions,
Vous le voyez bien, il ne s’agit pas de querelle politicienne, ni de rivalité partisane, nous parlons du Niger ; de notre pays qu’une oligarchie essoufflée et empêtrée dans ses propres scandales et ses échecs politiques veut sacrifier sur l’autel des intérêts étrangers et des calculs à courte vue.
Nous devons empêcher cela et c’est ensemble tous unis que nous parviendrons à gagner cette lutte par un sursaut national pour défendre nos libertés et notre indépendance ainsi que toutes les valeurs sociales de solidarité et de partage qui fondent notre société.
Nous, partis membres de FOI, lançons en ce jour un appel à la mobilisation permanente autour de toutes les initiatives positives, lancées par les forces vives et porteuses d’émancipation démocratique;
C’est un appel à dépasser le cloisonnement politique, institutionnel ou particulariste dans lequel le pouvoir et ses maîtres à penser tentent de nous maintenir par des tentations, des menaces et autres chantages, pour agir ensemble et se concerter en permanence;
Faisons la preuve de cet engagement en cristallisant notre action autour de l’exigence intransigeante :
1. du retrait pur et simple de la loi des finances 2018 ;
2. du départ des détachements et troupes militaires étrangères installées illégalement dans notre pays.
Vive la démocratie Vive la République du Niger libre et indépendante

Tous Unis, Nous vaincrons

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