Niamey (Niger) - Le président du Niger, Issoufou Mahamadou, a appelé, mardi à Niamey, la communauté internationale ‘’à plus de solidarité’’ à l’égard des pays du Sahel, même si, a-t-il reconnu, des pays comme la France ont consenti des ‘’efforts’’ dans la protection de cet espace africain.
‘’La communauté internationale, dont les graves décisions prises sur la Libye ont eu des conséquences désastreuses sur la sécurité de nos pays, doit faire preuve de plus de solidarité vis-à-vis du Sahel’’, a notamment dit le président nigérien à l’ouverture du sommet sur le financement de la force militaire conjointe mise en place par les pays du G5-Sahel.
Parlant des efforts déjà consentis par la France, le président Issoufou a rappelé l’engagement de Paris au Mali à travers l’opération Barkhane.
Il a insisté également sur l’activité qu’elle mène en matière de mobilisation des partenaires pour réunir les ressources nécessaires à l’opérationnalisation de la force conjointe du G-5 Sahel.
A ce propos, le président nigérien a fait mention pour s’en réjouir des contributions annoncées par l’Union européenne, les États-Unis d’Amérique, le Royaume d’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes unis, notamment.
S’exprimant en présence de ses homologues du Mali, Ibrahim Boubacar Keita, du Tchad, Idrissa Deby Itno, de la Mauritanie, Mohamed Ould Abdel Aziz, et du Burkina Faso, Roch Marc Kristian Kaboré, le président Issoufou a mis l’accent sur la volonté de leurs peuples d’unir leur destin et les défis auxquels ils se heurtent à ce sujet.
Ces défis, a-t-il souligné, ont fait que le G5-Sahel se soit fixé comme priorité la défense et la sécurité, la gouvernance, les infrastructures, la résilience et le développement humain.
Parmi les mesures prises dans le cadre du G5-Sahel, il y a la mise en place de ‘’la Force conjointe qui doit urgemment être opérationnelle’’, a affirmé le président nigérien, appelé à l’issue des travaux à prendre les rênes du G5 Sahel, à la suite du président Malien Ibrahim Boubacar Keita et ce pour les 12 mois à venir.
La force du G-5 Sahel a besoin de 250 millions d’euros et les promesses de contribution recensées jusqu’ici proviennent des pays membres (Mali, Burkina, Mauritanie, Niger et Tchad, 10 millions d’euros chacun), de l’Union européenne (50 millions d’euros) et de la France (8 millions d’euros). Il y a aussi une aide bilatérale de 60 millions de dollars promise par Washington.
Créée l’année dernière, la force du G-5 Sahel qui doit comporter 5000 hommes, sera opérationnelle en mars prochain. Elle trouvera dans la région une force onusienne de 12000 hommes et une armée française de 4000 soldats.