NAIROBI -- Les projets de transport représentent la plus grande partie des investissements dans le développement de nouvelles infrastructures en Afrique, au fur et à mesure que les pays développent de nouvelles routes commerciales, indique un nouveau rapport publié par le cabinet de consultants Deloitte.
Intitulé "Rapport 2017 sur les tendances de la construction en Afrique", ce rapport publié mardi à Nairobi souligne que le nombre de projets évalués à plus de 50 millions de dollars a progressé de +5,9% par rapport à 2016, témoignant de l'essor des investissements d'infrastructure partout en Afrique.
"La raison pour laquelle les projets de transport sont plus nombreux que les autres et représentent une valeur supérieure est que les pays veulent augmenter la connectivité à l'intérieur comme à l'extérieur de leurs frontières", a indiqué J. P. Labuschagne, directeur du Conseil sur les projets d'infrastructure et d'investissement au sein de Deloitte.
Les pays africains évoluent par rapport à l'héritage colonial dont l'organisation consistait à développer des routes et chemins de fer pour exporter des matières premières vers l'Europe.
"Les pays africains veulent désormais établir des capacités de transport qui leurs permettent de commercer davantage à l'intérieur comme à l'extérieur de leurs frontières", a estimé M. Labuschagne.
"Cela contribue à renforcer le commerce régional et facilite la conduite des affaires en Afrique", a dit M. Labuschagne.
Le développement continu des infrastructures routières, ferroviaires et portuaires est attribuable en partie à l'essor des échanges internes au Marché commun de l'Afrique orientale et australe (COMESA), qui sont passés de 1,5 milliards de dollars en 2000 à environ 10 milliards de dollars en 2016, a-t-il dit.
Toutefois, la réunion des ministres du Commerce du COMESA l'année dernière en Ouganda a souligné que le coût élevé des transports restait l'un des principaux freins aux échanges intra-régionaux, et formé un accord pour développer une ligne d'approvisionnement desservant ses pays membres, en particulier les pays enclavés.
Le rapport de Deloitte conclut que la Chine est le plus important soutien financier des projets de transport parmi les partenaires de développement de l'Afrique.
Ce sont des compagnies chinoises qui ont construit la ligne de chemin de fer à voie normale au Kenya et la ligne Éthiopie-Djibouti, et qui doivent également assurer le développement prévu du réseau ferroviaire ougandais, souligne le rapport.
Ce rapport révèle par ailleurs que des pays comme l'Éthiopie consacrent près de 40% de leur produit intérieur brut (PIB) au financement de projets d'infrastructures et que d'autres comme le Kenya y consacrent 20% du PIB, ce qui témoigne de l'intensité de ce développement de projets dans toute l'Afrique.
La plus grande partie des dépenses dans ce domaine est attribuable aux gouvernements, qui possèdent de 57% à 90% de ces projets selon la vigueur de leur secteur privé, observe le rapport.