Le gouvernement durcit le ton depuis quelques années contre les mariages précoces et forcés. A l’occasion de la cérémonie officielle d’installation des membres du Conseil économique, social et culturel (CESOC), hier, à Niamey, le président nigérien Mahamadou Issoufou est revenu sur le sujet.
« Pour que la famille joue son rôle d’institution de base de l’organisation sociale, pour qu’elle joue son rôle de gardienne de la morale et des valeurs, il faut nécessairement que le mariage soit un acte volontaire et non forcé », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter qu’ « indépendamment de l’utilité politique, économique et sociale de l’école, avoir un bon niveau d’éducation et d’instruction peut, sans doute, aider un père et une mère à mieux assumer leur responsabilité au sein de la famille ».
Au Niger, le mariage précoce et forcé se justifie généralement par des pesanteurs socioculturelles et des croyances religieuses. Selon les chiffres officiels de l’UNFPA (Fonds des Nations Unies pour la population), 28% des femmes âgées de 20 à 24 ans sont mariées avant 15 ans et plus de 70% le sont avant 18 ans, au Niger. 40,4% des adolescentes (15 – 19 ans) ont déjà contracté une grossesse, selon la même source.
Une réalité qui n’est pas sans conséquence. 34,4% des décès chez les adolescentes sont des décès maternels. Un taux qui explique le niveau élevé de déscolarisation dans le pays. Selon l’UNFPA, 50,9% des filles ne terminent pas le cours primaire et 36,9% des filles à scolariser ne vont pas à l’école.
Pour y faire face, le gouvernement a récemment adopté un décret qui permet de maintenir la jeune fille à l’école, jusqu’à l’âge de 16 ans au moins.