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Crise à l’Université de Niamey : L’UENUN tend la main au SNECS et donne sa version des faits
Publié le jeudi 22 fevrier 2018   |  Actuniger.com


Déclaration
© Autre presse par DR
Déclaration de presse de l’union des étudiants nigériens a université de Niamey (UENUN)


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Lettre ouverte du Comité exécutif de l’Union des Etudiants Nigériens à l’Université de Niamey (UENUN/USN) au Syndicat National des Enseignants Chercheurs et Chercheurs du Supérieur (SNCES), section de l’Université Abdou Moumouni de Niamey

Nous venons à vous, à travers cette correspondance, chers enseignants, pour vous présenter nos excuses mais avant, permettez-nous de vous dire notre part de vérité.
Chers enseignants, l'opinion suit avec nous, ces derniers jours, la montée au créneau de votre syndicat suite à une brève altercation entre un de vos pairs et les étudiants. Lequel événement a provoqué toute une série de mesures, les unes plus draconiennes que les autres. Vous êtes passés des tapages médiatiques de dramatisation aux préavis, des préavis aux mots d'ordre de grève, des mots d'ordre limités aux menaces des mots d'ordre illimités ; Aujourd’hui vous observez une grève illimitée. Mieux, Vous faites salle par salle pour faire sortir les enseignants qui ont jugé utile de continuer à exécuter les activités académiques. Bref, Vous êtes armés jusqu'aux dents mieux qu'un escadron blindé, pour faire aboutir vos revendications prétendument nées de cet incident.
Permettez-moi, chers enseignants, de personnaliser un peu cette correspondance. En effet, l'étudiant en Master II que je suis, le syndicaliste que je suis, Le Secrétaire Général de l'UENUN que je suis, est, avant tout, l'enfant d'un enseignant. A ce titre, Je me rappelle encore, quand j'étais enfant des intrigues, des insultes, des menaces et même des coups que je subissais de la part des camarades des classes supérieures pour avoir été punis par mon "père -enseignant".
En tant que fils d'enseignant, J'ai vécu le temps où l'enseignant avait l'estime de tous, vu comme le représentant de l'État dans le village et la perte en vitesse de cette image à travers une conjonction des faits.
Retenez donc que le sang qui coule dans mes veines et celui d'un enseignant. Et même les temps que je devais prendre conges de la famille pour des raisons académiques (collège-lycée), je les ai passés chez des enseignants. C'est pourquoi, je ne peux ni par moi-même, ni par l'intermédiaire de quelqu'un d'autre qui soit sous mes ordres, manquer du respect à un enseignant. Mon parcours académique en dit beaucoup de choses : jamais d'indiscipline constatée de ma part à l'endroit d'un enseignant. Et, dans le cadre de mes activités syndicales, nous avons certes eu des contradictions avec les enseignants mais qui s'inscrivent dans le cadre du partenariat.
Cependant, tournons cette parenthèse et revenons-en aux faits qui provoquent cette agitation digne du printemps Arabe de votre part.
En effet, le mercredi 07 février passé, pendant que les étudiants guidaient la circulation pour permettre la sortie des bus les transportant à 12h:15, un véhicule s'était présenté en voulant passer malgré le bouclier humain et la plaque habituelle indiquant: sortie des bus. Ils l'ont arrêté et il a contesté. C'est au moment où les étudiants ont voulu prendre la clé pour l'empêcher de passer qu'il a foncé sur eux. Ces derniers n'ont eu leur salut que parce qu'ils ont eu confiance à leurs pieds. Ahuris, paniqués, les camarades qui étaient à l'arrêt se sont mis à crier derrière le véhicule. Et quand ils l'ont vu virer à la FAST, étant la faculté la plus proche de l'arrêt bus, les étudiants s'y sont rendus pour lui demander des explications. Il y'a eu des échanges faits de mal compréhension entre lui et les étudiants. Les étudiants lui ont demandé pourquoi il a foncé sur eux et lui, en répondant, disait ceci: "je suis assuré et même si j'écrase un étudiant, Je serai couvert par mon assurance ". Et il ajoute :"vous allez voir ça !". Par la suite, les personnes dont des enseignants et PAT sur place sont intervenues pour calmer la tension. C'est ainsi que, le groupe d'étudiants était revenu à la cité. Voilà comment les faits se sont déroulés mais pas comme vous voulez le faire croire à l'opinion, galvaudant qu'il a été agressé physiquement par les étudiants.
Agressé moralement, d'accord, si l’on doit considérer les propos discourtois tenus par les étudiants, étant eux même indignés par le comportement de notre cher enseignant qui les avait à peine écraser par son véhicule. Mais physiquement, non ! Chers enseignants et chercheurs, êtes-vous convaincus que ces faits tels que décris nécessitent que vous engagiez une guerre sans merci contre vos petits frères, et enfants que nous sommes ?
Parlons maintenant de vos revendications incompréhensibles, inexplicables et paradoxales dont la non satisfaction vous amène à observer une grève illimitée sachant bien que l'Université est déjà championne Olympique en terme de retard académique provocant désespoir et désolation en milieu estudiantin :
-De "la dissolution de la Commission des affaires sociales et de l'ordre (CASO) et l'interdiction de la création d'une commission similaire :
Permettez-moi d'abord, de vous présenter cette valeureuse commission. En effet, elle est composée de 4 sous-commission dont la sous-commission transport, la sous-commission restaurant, la sous-commission bâtiment, la sous-commission ordre et la sous-commission affaire sociale.
Toutes ces activités liées à ces domaines sont coordonnées et gérées, à titre bénévole, par des vaillants camarades qui acceptent d'être au service du cadre. Mieux, pour vous mettre, d'avantage, au diapason des choses, retenez que c'est cette CASO qui:
-organise des séances de salubrité sur le territoire Universitaire ;
-libère les motos des camarades des mains de la police;
-sécurise les camarades que ce soit au campus ou ailleurs ;
-intervient en cas d'agression d'un camarade, quel que soit l'heure ou le lieu, en témoigne la récente agression d'un camarade qui a perdu toutes ses dents sur le pont Kennedy et dont la CASO est allée jusque dans le fleuve pour pêcher le coupable pendant que les gendarmes d’à côté observaient ;
-effectue des patrouilles nocturnes sur le territoire Universitaire toujours pas clôturé pour démasquer les réseaux de voleurs et certaines pratiques qui frisent d’avec les bonnes mœurs : nous avons encore souvenance du cas d’une mineure de C.E.2 sauvée des mains d’un homme de 48 ans, par la CASO ;
-coordonne nos marches pour éviter les débordements en vue de préserver les biens publics et privés ;
-règle à l'amiable les problèmes entre camarades, et que sais-je encore ? Mais maintenant que vous êtes suffisamment outillés sur le rôle de la CASO, Vous devez vous rendre compte que même si la CASO n'existe pas, Il va falloir qu’elle soit créée, tout comme vous devez vous rendre compte qu’aucun militaire, gendarme ou garde ne peut, puisque vous demandez la militarisation de notre territoire commun, remplacer cette vaillante Commission.
Ensuite, comprenez que la CASO n'est pas une structure à part entière. Au contraire, elle épaule le CE/UENUN qui demeure, une section de l'USN. Laquelle organisation fut reconnue juridiquement par l'acte N°27 de la Conférence Nationale Souveraine. Donc, en demandant sa dissolution, vous vous trompez de cible. Il faut demander plutôt la dissolution de l'USN. Et des experts sans nul doute trouveront, sans passer par une autre Conférence Nationale, les voies et moyens pour y parvenir. En ce moment seulement, le débat sera de taille.
La vie en communauté de 25000 âmes ne saurait être possible sans la présence de cette force légitime et corporatiste chargée de prévenir et de gérer les conflits. C'est donc, conscient de cet enjeu que nous avions pris un certain nombre de mesures pour faciliter la coexistence pacifique :
1 -la mise en place d'une CASO d'esprit et non une CASO de muscle: cette formule a été l'un des facteurs le plus important à base desquels nous avions été élus au Comité Exécutif. Ainsi, nous nous sommes engagés à proscrire la violence sur le terrain syndical pour favoriser un savoir vivre ensemble symbiotique non seulement entre étudiants tout court mais aussi entre nous et les autres membres de la communauté que sont les enseignants chercheurs et les personnels administratifs et techniques. Cette philosophie vient en rupture d'avec certaines situations antérieures ou le règlement de compte était le plus souvent au rendez-vous et ou « l’argument de la force prévalait sur la force de l’argument ». Si vous voulez avoir la confirmation que nous ne sommes pas du tout partisan de la violence, rendez-vous à la justice et dans les différents commissariats, vous verrez que la gestion sous laquelle il n'y’a pratiquement des plaintes, c'est bien celle de cette année. Je me souviens encore du témoignage de l'ancien vice-recteur, Amadou BOUREIMA que nous respectons beaucoup, lorsqu'il nous disait qu'un responsable de la police lui avait dit et je cite:" la CASO de l'UENUN, cette année est véritablement celle d'esprit et non des muscles"; parce que dit-il :" ils nous amènent les voleurs, pour la première fois, dans un état normal". Cela est un témoignage illustratif que l'intégrité physique des personnes qui qu'elles soient est une préoccupation pour nous.
Aussi, nous avions eu à organiser cette même année, des séminaires et ateliers de formation animés par des anciens cadres, à l'endroit de la CASO sur son rôle en vue toujours de promouvoir la coexistence pacifique. Mieux, chers enseignants, nous avions sanctionné à l'interne quelques éléments de ladite commission parce qu'ils ont été responsables d'actes de violences au congrès de l'USN tout comme ici même.
Par ailleurs, demander la dissolution de la CASO n'écarte pas, dans nos esprits, la thèse de la manipulation de votre syndicat par le politique. Souvenez-vous que l'année passée, au forum de DOSSO qui a regroupé les différentes Universités, l'ancien ministre, Mohamed BEN OMAR avait émis la volonté de dissoudre la CASO à l’USN. C'est pourquoi, nous pensons que la thèse de la manipulation est plus que plausible. Le politique veut passer par vous: enseignants et chercheurs pour atteindre ses objectifs inavoués mais que nous allons déjouer par la grâce de Dieu parce que nous sommes vigilants. Sinon comme la dit avec bon sens, le professeur Soul ADJI, « Il y’a eu toujours des petits différends entre étudiants et enseignants tout comme entre la langue et les dents mais, on en est jamais arrivé à ces positions extrémistes ». En outre, cette thèse de la manipulation se trouve être corroborée davantage quand dans vos revendications vous demandez « le déplacement du parking automobile du CNOU pour ne pas créer des problèmes aux usagers de la voie publique ». Rendez-vous compte que quel que soit le lieu où les bus seront garés sur le territoire universitaire, au moment de leur départ, ils emprunteront la voie principale qui nécessite du coup, une régulation à la sortie au moins qui est un croisement entre deux voies. C’est dans cette optique que, nous nous sommes permis de faire une lecture combinée entre votre revendication et la tentative de privatisation du transport des étudiants par le gouvernement de la 7ème République. Au cours d’une audience que nous avions eue avec le premier ministre, quand la question des bus a été évoquée, le chef du gouvernement paradoxalement socialiste, nous donnait comme alternative : la privatisation du transport de l’étudiant. Et cela, pendant que les pays comme le Burkina dépêchent une mission sur l’UAM pour copier nos dispositions en matière de gestion de transport. Et c’est avec une grande admiration que nous avions appris et suivi avec vous la dotation de l’Université de OUAGA de 40 bus. Du reste, cette tentative de désengagement de l’Etat nigérien en recourant outrancièrement au privé pour gérer y compris les questions de souveraineté dont l’éducation est l’illustration parfaite du manque de vision et de la myopie intellectuelle qui caractérisent et qui ont toujours caractérisé les dirigeants politiques. Donc, la théorie du complot est en marche : aux enseignants de se plaindre de la présence des bus gérés jusque-là par un organisme public(CNOU) et aux politiques de privatiser avec des couts encore plus exorbitant pour l’Etat.

-De la militarisation du territoire Universitaire sous le prétexte de protéger les membres de la communauté universitaire:
Camarades du SNECS, nous constatons avec amertume l'incohérence et le paradoxe qui gouvernent cette revendication. En même temps vous voulez préserver les franchises Universitaires, en même temps vous prêchez la présence des soldats sur notre territoire sans justifier d'un seul argument qui tienne la route. Car vous savez d'avance que la coexistence entre la communauté estudiantine et les FDS ne peut qu'être conflictuelle. Le chat et le chien sont de nature opposés a-t-on coutume de dire. Vous arguez vouloir la protection, à travers cette revendication, des autres membres de la communauté universitaire dont vous-même et les PAT contre les étudiants qui sont devenus d’un coup, diablotins. N’oubliez pas que vous nous l’avez appris à la FAC « la raison est la chose au monde la mieux partagée ». Nous sommes plus de 25000 étudiants, aujourd’hui, inscrits à l’UAM et si nous devons nous prendre à vous ou si on s’en prenait à vous auparavant, combien parmi vous restera à ce jour. En fait, la réalité est qu’étudiants, enseignants et PAT ont toujours vécu ensemble tout en ayant cette capacité de surmonter les incidents, les différends et les contradictions propres à toute communauté humaine. Je ne comprends donc pas et ma base non plus ne comprend pas comment un arbre peut conspirer jusqu’à avoir la prétention de cacher la forêt. Militariser le campus, mais pourquoi ? Et dans l’intérêt de qui ? Si vous pouvez nous permettre de nous faire quelques idées : ce n’est pas par hasard, permettre au politique de mieux espionner les activités de notre structure jugée perturbatrice ? Ce n’est pas par hasard, permettre au politique d’étouffer tous mouvements même pacifiques, de revendications estudiantines dans l’œuf et de réprimer dans le sang, les innocents camarades comme c’était le cas récemment ? Malheureusement, et c’est la mort dans l’âme que nous sommes amenés à constater qu’en Afrique en général et au Niger en particulier l’élite intellectuelle avec son cortège de diplômes est toujours au service du politique et non celui du peuple et cela, pour des questions ventrales.
Egalement, sur la question des franchises Universitaires et particulièrement dans le cadre des événements du 10 avril passé, nous vous avions trouvé légers. Légers parce que, quand la Commission d'Enquête Indépendante dans laquelle nous avions personnellement siégé, a incriminé l’ancien recteur qui est avant tout votre PAIR, pour avoir participé à la violation flagrante des franchises Universitaires ayant occasionné dans nos rangs, un mort et des centaines des blessés vous étiez abonnés absents. En ce moment, vous qui êtes soucieux du respect des franchises universitaires aujourd’hui qu’il s’agit des étudiants, aviez observé la loi de l’omerta. Et c'est cette politique de de deux poids deux mesures de la part des intellectuels que vous êtes, qu'on ne comprend absolument pas. En démocratie, nous ne vous apprenons rien, la loi est faite pour tout le monde, elle doit être appliquée à tous sans distinction. C'était pourtant une belle occasion pour le SNECS de montrer à l'opinion qu'il est non seulement rigoureux en matière de respect des textes de l'institution mais aussi qu'il n'opère pas sous les ordres d'une quelconque autorité administrative ou politique.
-De l'exclusion des représentants des étudiants au niveau des instances délibératives. Pour manque de respect aux autres composantes:
La gouvernance universitaire commande l'inclusion de tous les acteurs à savoir les enseignants et chercheurs, les PAT et les étudiants. Vouloir exclure la composante estudiantine dans les instances de prise de décision (les conseils départementaux, les conseils de facultés et les conseils d'université) c'est d'abord, une tentative d'instauration d'une gouvernance seigneuriale et féodale à la tête de l'institution, faite de mépris et de refoulement de l’autre. Or, les principes démocratiques dont la participation de tous à la marche de l'institution doit être un impératif catégorique dans une telle institution censée être un creuset de valeurs et de culture démocratique.
A ce titre, nous disons à haute et intelligible voix que "ce que vous faites pour nous sans nous et contre nous". De vous à nous, est ce que vous trouvez normal le fait que Les décisions des instances qui s'appliquent majoritairement aux étudiants, ne soient pas d'avance sues et discutées par eux ? En tout cas, le bon sens voudrait qu'on réponde simplement: non !

Ensuite, cette mesure est une tentative de remise en cause des textes qui régissent le fonctionnement de l'Université. Lesquels textes admettent notre participation aux dites instances en même temps que vous.
C'est pourquoi, Vous vous devez d'être réalistes pour savoir ce qui est possible ou pas. Dans certaines Universités de certains pays qui se respectent, Il y'a même des étudiants élus dans l'équipe rectorale. Par ailleurs, les altercations, les écarts de langage entre vous et nous doivent être perçus comme ceux existant entre deux partenaires dont souvent les intérêts sont opposés mais qui doivent concourir tous à trouver un inconditionnel terrain d'entente. Tant que vous demeurez des enseignants et nous des étudiants, ces types de rapports conflictuels ne peuvent pas manquer. Quitte aux deux composantes de faire preuve de grandeur d'esprit et de dépassement de soi pour les surmonter et non de chercher à envenimer la situation. En définitive, comprenez qu'une telle revendication est simplement excessive.
-De l'identification et de l'exclusion immédiate d'un groupe d'étudiants responsables d'une agression physique et morale sur un enseignant:
Nous admettons que les étudiants ont mal parlé à l'enseignant suite à un comportement qu'ils n'ont pas su avaler de sa part sans jamais toucher à un seul de ses cheveux. Donc, si agression il y'a, ayons le courage de dire qu'elle est simplement verbale de part de d’autre. Suite à cet incident, l'enseignant saisi le rectorat et la justice à travers deux plaintes. Ce qui relève de son droit s’estimant être lésé. Mais le comportement de votre syndicat qui s'en est suivi est non seulement incompréhensible mais aussi injustifié et cela, au moins pour deux raisons.
Premièrement : une plainte n'est pas synonyme de sanction immédiate, que vous exigez, de celui contre qui elle a été déposée, il faut bien le respect d'une procédure, qu'elle soit judiciaire ou administrative. Aujourd'hui, vous donnez un mot d'ordre illimité parce-que le groupe d'étudiants n'a pas été exclu, mais encore faut-il identifier ce groupe d'étudiants. Et pour ce faire, Il y’a déjà une commission dans laquelle vous êtes largement représentés, mise en place par le rectorat, chargée de faire aboutir vos doléances puisque le résultat est connu d’avance. Et le conseil de discipline sera convoqué incessamment. Pendant que la procédure est en cours, contre toute attente, vous vous êtes décidés à condamner toute la communauté estudiantine en boycottant purement et simplement les activités académiques. Chers enseignants, de deux choses l'une, soit vous faites confiance aux institutions qui interviennent en pareilles circonstances pour faire la lumière et même rendre justice, soit vous décidez de passer outre et vous instaurez des règles à la manière qu'elles vous conviennent. Cette double mesure : plainte d’un côté, grève illimitée de l’autre est outrageusement exorbitante. Vouloir se faire justice soi-même serait non seulement de la prétention mais aussi la manifestation d’un mépris à l’endroit des institutions républicaines. La règle selon laquelle « l’obéissance aux règles qu’on s’est prescrites est liberté » est trop banale à rappeler ici. En vérité, si les autorités rectorales ne sont pas complices de cette situation, elles doivent même attaquer votre mot d’ordre.
Deuxièmement, suite à vos premières offensives de protestations: mot d'ordre, sortie médiatique de diabolisation pharaonesque des étudiants, le Comité Exécutif à la tête duquel nous sommes, n'a pas réagi en continuant à croire qu'un dialogue interne peut résoudre ce problème, qui n'est pas le premier du genre dans notre indispensable communauté de vie. C'est dans cet esprit que nous avions touché le Recteur à qui nous avions demandé d'intervenir pour régler le problème entre vous et nous, en tant que père de la famille universitaire. C'est aussi, à juste titre que nous avions demandé l'implication du Ministre des Enseignements Supérieurs de la Recherche et de l'innovation. Nous étions et nous le sommes toujours dans une prédisposition d'esprit à dialoguer mais il se trouve qu'en face, nous n'avons pas le même tempérament. Et notre seul objectif est de sauver l'essentiel notamment, l'académie des fils et filles des pauvres. Ce même souci nous a conduits, les jours passés à appeler les enseignants chercheurs à constituer une synergie syndicale pour combattre un problème commun: le compte unique du trésor qui causait des difficultés liées au non payement de vos salaires. C’est pourquoi, les autorités politiques n’ont pas hésité à croire que nous étions instrumentalisés par vous, dans nos discussions que nous avions eues avec elles.
Et donc ce qu'on ne comprend pas c'est que le SNECS n'a jamais cherché à dialoguer avec nous quand il s'était mis à prendre toutes ces mesures drastiques contre ses étudiants jusqu'à vouloir remettre en cause l'existence de notre structure syndicale. Et depuis que cette situation est née, les menaces de vos militants à l’endroit des étudiants sont légions. Des expressions : « vous allez voir ça », « des têtes vont tomber » est devenue un refrain dans votre discours quotidien. Finalement dos au mur, vous nous avez imposé une sortie médiatique pour donner notre version des choses afin d’amener l’opinion à distinguer le vrai de l’ivraie. Car on a compris que comme dirait l'autre "il y'a anguille sous roche’ ".
-Que nous reproche-t-on exactement ?
Oui ! Nous avions participé à la rédaction d'un document en 2015 et qui a ressurgi, je ne sais, par quelle osmose, après les événements du 10 avril passé, publié par un journal de la place. En effet, nous étions secrétaire chargé de presse du CE/UENUN quand nous avions établi une liste d'enseignants et chercheurs dont le comportements ne rimaient pas du tout avec la charte d'éthique et de déontologie particulièrement, en termes d'acquittement de leurs obligations. Je me rappelle qu'à l'occasion de notre première rencontre avec vous, SNECS, vous avez continué à croire que nous avions été manipulés. Alors que nous défendions dignement l'académie des étudiants en dénonçant vos pairs réfractaires à la règle légalement et légitimement établie.

-Qu'est-ce qu'on ne nous tolère pas au juste ?
Oui nous dénonçons constamment et à chaque fois que besoin est, le retard académique dont la base fondamentale reste l'absentéisme chronique de certains enseignants parmi vous. Ne cherchons pas loin, la promotion 2015-2016 droit a fait pratiquement trois ans en première année. Pour le cycle de Master, Combien sont les promotions qui sont contraintes d'observer une instance c'est à dire une vacance d'une à deux années avant d’effectuer leur rentrée. De telle sorte qu'aujourd'hui L'université connaît un dysfonctionnement inédit, disons qu'elle est devenue un mouroir académique ou les ambitions se taisent. Les étudiants sont obligés de partir en exode académique dans les pays de la sous-région (Burkina, Benin...).
-Les PV suicidaires et réguliers de 400 zéros (0), les corrections et les délibérations des P. V qui durent toute une éternité sont autant des maux dans lesquels vous engouffrez l'institution et nous avec. Malheureusement, le gouvernement au lieu de s'attaquer à la source du mal, envoie ses escadrons de la mort pour s'en prendre à nous. Les effectifs rentrent mais ils ne sortent pas. Du coup, le gouvernement investit plus qu'il ne doit investir dans les œuvres universitaires tout comme dans les bourses. Il paraît que vous jouissiez d'une autonomie qui fait que l'État n'a pas un droit de regard sur toutes ces situations malheureuses. Les parents quant ‘à eux ne comprennent plus des études qui ne finissent jamais.

-Qu'est-ce qu'on ne nous pardonne pas ?
Oui ! Nous avions soutenu dès les premières heures après les événements douloureux du 10 Avril, la thèse que l'ancien Recteur, un de vos pairs, avait une responsabilité dans le cadre de l'assassinat de notre camarade, Mallah Bagalé, paix à son âme Amin ! Pourtant, cette position était confortée après l'enquête indépendante.

-Quel crime avions nous commis ?
Oui ! Parce que aux élections rectorales passées, une opinion savamment orchestrée a fait croire que nous étions avec l'équipe ayant perdu les élections. Tout simplement parce que c'était la seule équipe sur trois qui avait répondu à notre invitation d'échanger directement avec les étudiants, suite à une lettre adressée à la commission électorale.
-Qu’est-ce que vous n’arrivez pas à gober de notre gestion ?
Oui ! Parce que nous avions adressé, pour la première fois aux autorités académiques, une lettre pour exiger l’établissement d’un calendrier académique dans toutes les facultés et dont le respect s’impose à tous. Surtout quand on sait qu’à force de confondre autonomie des enseignants chercheurs à l’anarchie notre Université est entrain de périr à petit feu sans que cela n’inquiète personne.
-Est-ce une question de complexe supériorité des enseignants à l’endroit des étudiants ?
Oui ! Parce que, vous étiez nombreux à s’insurger contre le fait que les éléments vous arrêtent pour laisser passer les bus qui transportent vos étudiants. En effet, au dernier conseil d’Université, cette question a suscité une polémique entre certains enseignants et nos représentants étudiants à cette instance. Car pour vous, c’est inconcevable que vos étudiants à qui vous donnez le savoir vous imposent le respect d’une loi quelconque. Mais vous devez vous convaincre du bienfondé d’une telle activité. Parce qu’elle nous permet d’éviter les accidents qui étaient auparavant récurrents, au moment de la sortie des bus. Aussi, en guidant la circulation pour quelques 5 minutes, nous évitons non seulement les embouteillages à la sortie mais aussi, soulageons les centaines des camarades entassés et étouffés dans les bus mais aussi, nous minimisons le retard qu’accuse les étudiants qui partent à la FAC.

Si c'est cela qu'on ne nous tolère pas, Eh bien, camarades du SNECS, oublions toutes vos revendications. Prenez les têtes des membres du CE/UENUN que nous sommes, pas besoin de commission d'enquête pour identifier et exclure X Ou Y. Nous nous assumons, en tant que responsables syndicaux, l'entière responsabilité. En revisitant l’histoire glorieuse de notre majestueuse organisation qu’est l’USN, nous nous rendons compte que la plus banale des sanctions qui puissent arriver à un dirigeant syndical, c’est bien l’exclusion académique sinon, c’est la prison ou même pire que ça surtout dans un pays ou des survivances fascistes ont toujours cours. En un mot, nous sommes préparés pour ça. Nous ne le souhaitons aucunement pas, mais si ça doit venir pendant qu’on défend les intérêts matériels et matériels de nos militants alors qu’il en soit ainsi. Car, le succès d’un homme ne dépend que de Dieu et non de quelqu’un d’autre.
-Des excuses de l’UENUN à l’endroit du SNECS.
Selon une opinion largement répandue, dans la situation actuelle, les étudiants doivent s’excuser auprès de ses enseignants. Mais nous, notre Comité Exécutif ne voit aucun inconvénient à le faire, surtout que vous avez le droit d’ainesse sur nous. Si c’est le cas, vous aurez autant d’excuses que d’étudiants inscrits à l’UAM ; pourvu que vous reveniez sur votre décision de boycott des activités académiques. ALORS CHERS ENSEIGNANTS, NOUS NOUS EXCUSONS SOLENNELEMENT PAR RAPPORT A NOTRE COMPORTEMENT QUE VOUS JUGEZ IMPROPRE ET INCORRECT. ET MIEUX, NOUS NOUS ENGAGEONS A CRRER LES CONDITIONS D’UNE COEXISTENCE PACIFIQUE ENTRE VOUS ET NOUS.

Niamey, le 21 février 2018

Pour le CE/UENUN
Le Camarade Secrétaire Général
SITA HAMIDOU DIABIRI

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